La volonté a démontré un véritable souhait de rapprocher de plus de plus les notions de rapport (I) et d'audit (II) entre les matières financières et extra-financières.

I. Les liens entre les rapports financiers et extra-financiers

Un rapport de gestion en comptabilité est un rapport détaillé sur les activités d'une entreprise tout au long de l'année précédente.

A. Les différences

Le rapport financier doit présenter une sorte résumé de la situation financière lors de la clôture de l'exercice. En revanche, en responsabilité environnementale, ce qui importe de communiquer ce sont les consommations au fil de l'année, les mesures prises à court, moyen et long termes.

B. Les points communs


Les destinataires
Les rapports financiers et extra-financiers ont les mêmes cibles lecteurs. Il s'agit, en premier lieu, des actionnaires mais également à l'ensemble des parties prenantes, internes ou externes à l'entreprise. En effet, les collaborateurs souhaitent souvent connaître les résultats financiers de leur entreprise, cela leur permet tout comme d'un point de vue de la responsabilité sociale et environnementale (RSE), de se placer sur le marché et par rapport aux concurrents. De plus, cela offre une possibilité de connaître la répartition de ses résultats.
Pour les actionnaires, cela leur donne une vision qui les conduira ou non à investir. Il est important de savoir si la société est en bonne santé financière avant de s'engager. De la même façon, d'un point de vue RSE, cela leur permet d'estimer leur réputation et donc d'anticiper, un possible scandale ou alors d'éventuels contentieux judiciaires.

La durée du rapport
La durée des rapports financier et extra-financier est la même puisqu'il s'agit de l'exercice soit douze mois. Dans les deux cas, l'exercice peut se dérouler du 1° janvier au 31 décembre (ce qui est le cas le plus général), cependant le début et la fin peuvent être différés, et par exemple s'écouler du 1° avril au 31 mars.

Le périmètre d'application du rapport
Tout comme cela est précisé dans les dispositions du décret RSE, paru le 24 avril 2012 au Journal Officiel, le périmètre d'application du rapport financier, s'étend aux comptes consolidés, les filiales et sociétés contrôlées par une société mère.

C. Les objectifs du rapport

Le rapport financier a pour but de publier les informations sur la façon dont l'entreprise se porte financièrement, le rapport environnemental doit en faire de même sur la situation dans cette matière de la société.

Les décisions futures
Les rapports financiers doivent émettre dans le rapport de gestion les propositions d'affectation du résultat. Dans un même sens de transparence quant à l'avenir, les mesures prises en faveur de la protection de l'environnement doivent être publiées.
De même, le rapport financier doit publier les changements à venir pour l'année suivante soit les comptes prévisionnels. Dans ce même élan, le rapport environnemental en diffusant la politique générale en matière environnementale doit démontrer les élans à venir dans un futur plus ou moins proche.

La place des rapports
Que ce soit le rapport financier ou le rapport environnemental, chacun occupe une place dans le rapport de gestion qui est validé par les actionnaires lors d'une assemblée générale.
Chacun est donc porté à la connaissance de la direction de l'entreprise.

II. Les liens entre les audits financiers et extra-financiers


A. Les points communs



L'auditeur

Dans les deux rapports, l'auditeur doit être indépendant dans la société, il doit répondre aux règles de déontologie du métier.

L'objectif de l'auditeur
Dans les deux cas, l'objectif de l'audit est de prouver une bonne image de la société. Cela permet de vérifier la régularité et la sincérité de la société en terme financier ou extra-financer. Cela semble, aujourd'hui, indispensable.

Obligation légale
L'audit financier est une obligation légale pour les sociétés depuis la loi du 1° mars 1984, selon la taille des sociétés. La publication du décret RSE impose le même système pour l'audit environnemental.
Depuis la Loi de Modernisation de l'Economie (LME) du 4 août 2008 qui est entrée en vigueur le 1° janvier 2009, les Sociétés par Actions Simplifiées doivent répondre à des seuils pour être soumises à un audit financier.
Les seuils définis par la loi sont fondés sur les mêmes critères en matières financières et extra-financières : le total du bilan, le montant du chiffre d'affaires net et le nombre moyens de salariés permanents.


B. Les points divergents


La nomination de l'auditeur

Dans l'audit environnemental évoqué dans le décret RSE, l'organisme tiers vérificateur doit être désigné par le directeur général ou le président du directoire. De plus, l'auditeur peut ne pas être un commissaire aux comptes.
En revanche, lors d'un audit financier, l'auditeur est obligatoirement un commissaire aux comptes et doit être élu à par l'assemblée générale, ou pas les associées, à majorité absolue ou ordinaire selon le type de société concernée.

L'installation de la notion d'audit
Il faut, tout de même, noter que l'audit financier ou comptable est bien plus établi en entreprise que l'audit environnemental ou même social.
En effet, la RSE connaît un retard de près de quinze ans, en matière de vérification des données publiées.
Les conséquences sont que les audits extra-financiers se calquent dans la mesure du possible aux audits financiers. L'entreprise va adopter les outils utilisés depuis plusieurs exercices pour le second afin de l'appliquer au premier, bien que celui-ci ne soit pas approprié à la RSE.
Or, il faut bien comprendre que l'audit légal en matière environnementale n'en n'est qu'à ces balbutiements, cela va donc évoluer et peut être occupé une place aussi importante que l'audit comptable.