Cette volonté d’un marché unique européen est ancienne et déjà présente chez les grands économistes du dix-huitième siècle. La libre circulation et donc avec elle la naissance du marché unique a été l’aboutissement de la Communauté Economique Européenne (1) et la naissance d’une législation limitant le contrôle des Etats (2)

1) La libre circulation et le marché unique comme aboutissement de la Communauté Economique Européenne

La mise en place de la « Nouvelle Approche » dans l’Union Européenne, encore Communauté économique européenne à l’époque, c’est avant tout la mise en application d’une idéologie libérale fondée sur le libre échange. La libre circulation et la création du marché unique ont ouvert une nouvelle ère pour la Communauté européenne, mettant fin à la CEE pour créer l’Union européenne. Ce marché unique, dont l’idée germe déjà chez les signataires de 1957, mettra 35 ans à se réaliser. Pour cela il aura fallu lever plusieurs barrières, à commencer par les quotas et droits de douane relatif aux commerces de marchandises entre les Etats-membres, supprimés dès 1968. Cependant, malgré ce pas en avant il n’en demeure pas moins que des barrières non tarifaires subsistent et font obstacles à la mise en place d’un marché unique.
La difficulté reposait en grande partie sur les différences dans les exigences de sécurité des produits entre les différents Etats membres. A ces problèmes de sécurité s’ajoutaient les questions d’emballages ou encore l’existence de procédures administratives dans tel ou tel Etat membre. Les exigences nationales divergeant, s’imposait alors la nécessité de réorganiser les différentes législations nationales afin de parvenir à une meilleure ouverture des marchés.
Au début des années 80, la crise économique étant alors cause d’une baisse de compétitivité économique, la trop grande rigidité des marchés européens entraîne l’arrêt quasi-complet de la réalisation du marché unique, les différents Etats ne parvenant à s’entendre sur les mesures nécessaires à adopter.
Le tournant survient le 31 janvier 1985 avec la communication par la Commission d’un plan global ayant pour objet de fusionner les marchés nationaux afin de créer le marché unique en 1992. Ainsi naît la Nouvelle approche, étape fondamentale dans la mise en place du marché unique symbole d’une volonté libérale d’échange économique.


2) La Nouvelle Approche, symbole d’une volonté libérale

La Nouvelle approche a pour objet une coordination des réglementations nationales. L’idée est de faciliter les échanges intra communautaire et donc de développer le commerce entre les Etats membres. Surtout, l’harmonisation des règlementations doit permettre une baisse du contrôle des pouvoirs publics nationaux sur les marchandises et leurs mises sur le marché.
La libre circulation des biens des capitaux et des marchandises a fortement réduit les coûts d’importation des marchandises dans la volonté d’une plus grande compétitivité économique. Quelques années plus tard, de cette idéologie d’uniformisation du marché européen naîtra l’euro, aboutissement de la volonté des premiers législateurs européens.
De cette idéologie libérale sont issus plusieurs principes, dont le principe de la reconnaissance mutuelle des législations des Etats membres, à l’aube des années 1980, qui a été un tournant majeur dans la genèse de la « nouvelle approche ».