En juillet 2012, la Commission européenne a approuvé le financement de 202 nouveaux projets environnementaux dans le cadre du programme LIFE+. Ce Fonds de l’Union européenne pour l’environnement a été créé en 1992 et fut d’abord découpé en trois étapes, LIFE 1 (1992-1995), LIFE 2 (1996-1999) et LIFE 3 (2000-2006). Au cours de ces trois périodes, le programme a financé plus de 3000 projets dans l’Union européenne pour un budget total d’un peu plus de 2 milliards d’euros, uniquement pour la protection de l’environnement.
LIFE+ est la quatrième version de ce programme. Ce dernier a été doté d’un budget de 2143 milliards d’euros pour la période 2007-2013. Le budget a donc été largement revu à la hausse afin de financer un maximum de projets permettant d’améliorer la protection de l’environnement.
Chaque année entre 2007 et 2013, la Commission lance un appel à propositions pour les trois types de projets prévus dans le programme LIFE+.

Pour être éligibles, les propositions faites en réponse à l’appel de la Commission doivent répondre à un certain nombre de critères assurant que ce projet répondra au mieux aux exigences environnementales et objectifs du programme :

 Le projet doit répondre aux objectifs de LIFE+ et proposer une avancée significative
 Il doit être techniquement et financièrement réalisable et apporter un résultat significatif compte tenu de l’investissement

De plus le projet devra répondre à au moins l’un des critères suivants :

 Meilleurs moyens d’intégration des directives « Habitats » et « Oiseaux »
 Innovation relative au développement de meilleures techniques, savoir-faire et technologies
 Sensibilisation et formation des agents impliqués dans la prévention et la lutte des feux de forêts
 Développement et intégration des objectifs communautaires en matière d’interactions environnementales et de gestion des forêts.

En réponse à son appel de propositions de 2011, la Commission a reçu plus de 1000 propositions de la part des 27 États membres de l’Union européenne. Parmi toutes ces propositions, seules 202 ont été sélectionnées pour faire l’objet d’un cofinancement entre l’État d’origine et le Fonds de l’Union. Monsieur Janez POTOČNIK, membre de la Commission européenne chargé de l’environnement, en a profité pour rappeler les objectifs de ce programme LIFE+ lorsqu’il s’est exprimé à propos de ces 202 nouveaux projets financés. Ce dernier considère que « ces projets s’inscrivent dans la lignée des actions innovantes et des mesures de promotion des meilleures pratiques initiées il y a une vingtaine d’années et visant à renforcer la protection de la nature, à améliorer l’environnement et à lutter contre le changement climatique ».

Le programme LIFE+ se compose de trois parties spécifiques, LIFE+ Nature et biodiversité, LIFE+ Politique et gouvernance en matière d’environnement, et LIFE+ Information et communication. Il convient d’expliquer succinctement en quoi consiste chaque volet et l’illustrer par un programme retenu au titre de l’appel à propositions de 2011.

Le premier, LIFE+ Nature et biodiversité vise à améliorer l’état de conservation des espèces et des habitats menacés. Cela peut concerner les directives « Habitats », « Oiseaux » ou encore le réseau Natura 2000. Parmi les projets retenus par la Commission européenne, on peut s’attarder sur un projet du Conservatoire Rhône-Alpes des Espaces Naturels. D’après le Mémo 12-585 de la Commission européenne, ce projet, a pour objectif la restauration et la protection d’habitats des rapaces, chauve-souris dans quatre sites du réseau Natura 2000, et plus particulièrement au Sud-est de la France à Chambaran, Mont Caume, Garrigues et Aspretto. L’un des points forts de ce projet, sans doute l’un des éléments ayant retenu l’attention de la Commission, est que ce dernier allie à la fois la gestion d’un parc Natura 2000 et l’utilisation de terrains militaires.

Le second, LIFE+ Politique et gouvernance en matière d’environnement, comporte des projets pilotes qui contribuent au développement de technologies, de stratégies et d’instruments novateurs pour la protection de l’environnement. Cela peut, par exemple, concerner les déchets, l’eau ou encore le réchauffement climatique. Parmi les projets retenus par la Commission, on peut s’intéresser au projet de la Lyonnaise des Eaux. D’après le Mémo 12-585 de la Commission européenne, ce projet, appelé Biovalsan, a pour objectif d’utiliser le biogaz émis lors du traitement des eaux usées au sein de l’installation de traitement afin de le réutiliser et ainsi optimiser la consommation énergétique de l’installation ; mais également réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ce projet permettrait donc la mise en place d’une politique interne de gestion de ses émissions et participerait aux objectifs de limitation du réchauffement climatique prônés, entre autres, par le Protocole de Kyoto de 1997 et plus récemment par la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010.

Le troisième, LIFE+ Information et communication, concerne la diffusion des informations, la mise en avant des questions environnementales ainsi que de la formation et de la sensibilisation pour la prévention des risques. Parmi les projets retenus par la Commission européenne, on peut s’attarder sur le projet du Groupe CASINO France. D’après le Mémo 12-585 de la Commission européenne, ce projet, appelé Collecte +, a pour objectif de mener une campagne de communication auprès de la clientèle des supermarchés Casino par rapport à la gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques ainsi que les piles et accumulateurs. La campagne insistera également sur les impacts de telles pratiques sur la santé et l’environnement des consommateurs. La mise en place d’une telle collecte permettra à ces derniers de les trier et non de le jeter dans leurs déchets ménagers, assurant ainsi un traitement plus efficace des déchets et donc une protection accrue de l’environnement.

La popularité du programme LIFE+ auprès des États membres est clairement visible lorsque l’on constate plus de 1000 propositions pour 27 États mais cela laisse aussi apparaître que les objectifs de protection de l’environnement, essentiels au Développement Durable, nécessitent des investissements colossaux pour leur réalisation. Preuve en est des 2143 milliards d’euros prévus pour la période 2007-2013 du programme LIFE+, étant précisé que les projets sont pour leur grande majorité financés en partie par le Fonds de l’Union européenne et pour le reste par l’État d’origine du projet et l’entité initiatrice de ce dernier (entreprise, collectivité locale).