La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné l'Italie pour son manque de réaction face à la gestion illégale des déchets en Campanie, une région située entre Naples et Caserte, surnommée « la terre des feux ». Depuis des décennies, des groupes criminels organisés, liés à la mafia, y enfouissent et incinèrent des déchets industriels dangereux, souvent importés du nord de l'Italie. Cette pollution massive a entraîné une augmentation alarmante des cancers, ainsi que des malformations chez les nouveau-nés et les animaux.

L'affaire a été portée devant la CEDH par 41 citoyens italiens et cinq associations locales, dénonçant l'inaction des autorités malgré leur connaissance du problème depuis au moins 1988. Des témoignages bouleversants, comme celui d'un berger ayant constaté des malformations chez ses agneaux, illustrent l'ampleur du scandale sanitaire.

La Cour a jugé que l'Italie n'avait pas agi avec la diligence requise pour protéger la population, malgré plusieurs enquêtes parlementaires confirmant l'inaction et parfois même la complicité des autorités locales. L'Italie a désormais deux ans pour mettre en place une stratégie complète, un mécanisme de contrôle indépendant et une plateforme publique d'information. Cette décision souligne l'obligation pour les États de protéger leurs citoyens contre les conséquences sanitaires et environnementales du crime organisé.