L’ESA publie chaque année depuis 2016 un rapport sur l’environnement spatial afin de donner une vision plus transparente des activités spatiales et évaluer l’impact des mesures mises en œuvre pour réduire les débris et améliorer la durabilité des vols spatiaux à long terme.

L’espace est en effet de plus en plus investi par les activités humaines, et de nombreux objets y sont propulsés notamment avec le développement du new space et la hausse des commandes de satellites de communication (mais également de navigation) et de lanceurs pour assurer une plus grande connectivité dans certaines régions du monde. Cela favorise un phénomène d’encombrement de l’espace et les débris de véhicules spatiaux provoquent une pollution spatial.

L’ESA a publié un nouveau rapport donnant des informations sur l’état actuel de la situation.

Bien que l’ESA ait rappelé introduire un position « Zéro débris » selon laquelle aucun nouveau débris ne soit généré par ses activités, la pollution de l’espace s’accélère.
L’ESA constate en effet que l’intensification du lancement dans l’espace de constellations de satellite est un vecteur qui multiplie la pollution de l’espace.
Une constellation est un groupement de nombreux satellites (parfois plus de 1000) affectés à une mission commune. Il existe parfois des « mégas-constellations ».
Les constellations ont favorisé le nombre record de satellites qui ont été lancés en 2022 (Plus de 2409 satellites).
Elles sont lancées en orbite basse, et leur nombre croissant peut entrainer des collisions ce qui a pour effet d’augmenter la pollution. Ces risques de collisions sont également alimentés par le fait que de nombreux satellites ne quittent pas ces orbites lorsqu’ils sont en fin de vie opérationnelle.

De plus, un nombre important de satellites en orbite basse pénètrent l’orbite terrestre basse (moins de 2000 kilomètres) en s’y consumant ce qui explique que des fragments de déchets potentiels atterrissent près de notre planète.

L’ESA constate cependant des améliorations, les règlementations internationales qui stipulent que les satellites doivent quitter les orbites protégées dans les 25 années qui suivent la fin de leur mission opérationnelle sont de mieux en mieux respectées.
Ainsi, la conformité des nouveaux satellites lancés à cette règle approche les 100% alors que la conformité à cette règle des premiers satellites était très faible.

Enfin, l’ESA met l’accent sur le manque de contrôle qu’ont les opérateurs de satellite sur les zones dans lesquelles les satellites qui ne sont plus opérationnels s’échouent tandis que les directives d‘atténuation des débris spatiaux préconisent aux opérateurs de retirer leurs satellites des régions protégées de manière mieux contrôlée. Une solution préconisée par l’ESA est de concevoir des satellites qui dès le départ prévoient dans leurs programmes une rentrée contrôlée à la fin de leurs missions.