Depuis quelques années, la population d'abeilles est en très forte diminution, avec une disparition totale sur certaines zones. Ce phénomène porte le nom de « Syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles » ou CCD (Colony Collapse Disorder). Les causes dans nos régions françaises sont multiples : la pollution agricole telle que pesticides et engrais dans les champs, la réduction de la quantité et de la diversité des fleurs fournissant nectar et pollen, etc. Paradoxalement les abeilles vivent alors mieux en ville, où elles sont loin des champs, et où l’enchainement de floraison est souvent plus régulier et diversifié. Dans le sud de la France, l’apparition du frelon asiatique, importé accidentellement par les échanges maritimes, est la deuxième principale cause de mortalité des abeilles.

Les règlementations actuelles pour l’agriculture et les pesticides ne prennent pas ou peu en compte le problème de mortalité des abeilles. Aussi seules des actions effectuées par des particuliers ou des entreprises peuvent participer à enrayer le problème. De ce fait de plus en plus d’entreprises font installer des ruches sur leur toit. Dans Paris intra-muros on en trouve déjà des dizaines, comme sur les toits de l’Opéra Bastille, du Grand Palais ou de la Tour d’Argent. La règlementation sur la mise en place des ruches est peu contraignante et assez succincte. Le cadre général est posé dans le Code Rural, aux articles L211-6 et suivants. Les préfets déterminent les distances minimales entre ruches et propriétés. En Ile-de-France les ruches doivent se situer à plus de 20m de la voie publique ou des propriétés privées habitées et à plus de 100m des établissements publics collectifs (écoles, hôpitaux). Le code précise en outre que ces prescriptions de distance entre les ruches et les propriétés privées habitées ne s’appliquent pas si les ruches sont entourées en continu d’une palissade ou d’une haie de 2m de hauteur minimum.

Aussi est-il judicieux d’installer les ruches sur les toits pour les entreprises, afin de pallier d’un même coup aux exigences légales et réglementaires de distance. Au titre de l’article 1385 du code civil, le propriétaire des ruches sera responsable du fait de ses abeilles. Naturellement l’abeille n’est nullement agressive, contrairement à la guêpe, et les entreprises en possédant ne constatent aucune augmentation du nombre de piqure. Il existe en outre des races d’abeilles « douces » sélectionnées exprès pour l’apiculture, y compris faite par des amateurs.

L’abeille est responsable de 80% de la pollinisation, sa disparition entrainerait donc un effondrement total de la biodiversité florale et fruitière, ainsi qu’à terme de la biodiversité animale. Une ruche peut comporter jusqu'à 60 000 individus, et produire plus de 80 kilos de miel.