Dans un effort concerté pour lutter contre le changement climatique, deux des plus grandes compagnies d'assurance européennes, Allianz et Axa, ont récemment annoncé des politiques d'assurance plus strictes concernant les secteurs pétrolier et gazier. Ces initiatives font écho à l'appel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) à cesser les investissements dans de nouveaux projets pétroliers et gaziers afin d'atteindre l'objectif mondial de "zéro émission nette" d'ici 2050.

I- Un Engagement en Évolution

Allianz, géant de l'assurance basé en Allemagne, prend des mesures significatives pour réduire son exposition aux énergies fossiles. À partir de 2023, la société n'émettra plus de nouveaux contrats d'assurance couvrant les dommages pour les nouveaux projets dans les secteurs pétrolier et gazier. De plus, à partir de juillet 2023, Allianz cessera de renouveler les contrats existants dans ces domaines. À compter de janvier 2025, Allianz n'assurera que les entreprises pétrolières et gazières qui s'engagent à atteindre l'objectif de "zéro émission nette" d'ici 2050, y compris les grandes compagnies responsables de la majeure partie des émissions.

Cette initiative a été applaudie par l'ONG Insure our Future, qui considère qu'Allianz établit une nouvelle norme pour l'industrie de l'assurance en matière de durabilité environnementale. Elle reflète également la montée en puissance du "capitalisme vert", qui soutient activement la transition écologique.

II- Des Politiques Strictes avec des Controverses

L'assureur français Axa dévoile sa propre stratégie environnementale en réponse au changement climatique et à la biodiversité. L'un des éléments clés de cette stratégie est la décision d'arrêter l'assurance des nouveaux projets gaziers à partir de 2025. Concrètement, à partir du 1er janvier 2024, Axa ne souscrira plus de nouvelles polices d'assurance pour les projets d'exploration et de développement de champs pétroliers. Cette exclusion sera ensuite étendue aux projets gaziers à partir du 1er septembre 2025. Cependant, des exceptions sont prévues pour les entreprises en transition, ce qui a suscité des critiques de la part de l'ONG Reclaim Finance. Cette dernière estime que ces exceptions réduisent l'engagement d'Axa par rapport à ses concurrents.

Axa devient ainsi le dixième assureur à s'engager à mettre fin à l'assurance des nouveaux projets gaziers, rejoignant d'autres grandes compagnies d'assurance telles qu'Allianz, Aviva, Generali, Hannover Re, HDI - Talanx, Mapfre, Munich Re, Scor et Swiss Re dans cette démarche.

Malgré ces avancées positives, l'ONG Reclaim Finance a appelé Axa à aller plus loin en conditionnant l'octroi de ses couvertures d'assurance à l'arrêt de l'expansion de la production et du transport de pétrole et de gaz. De plus, elle a souligné que le calendrier d'application des restrictions d'Axa n'entrera en vigueur que dans deux ans, ce qui peut sembler insuffisant compte tenu de l'urgence du changement climatique. Ces initiatives d'Allianz et d'Axa, bien qu'elles représentent un pas en avant dans la lutte contre le changement climatique, suscitent des interrogations quant à leur efficacité réelle dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.