La mode, au sens large du terme, comprend en son sein plusieurs catégories la composant, dont l’industrie du vêtement, du textile ainsi que celui de la cosmétique.
L’habillement se subdivise en deux sous-catégories: le luxe d’une part, et la « fast-fashion » d’autre part.

D’après le dossier « La mode sans dessus dessous », l’ADEME, Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie décrit le phénomène de la « fast-fashion »: « « La mode passe, le style reste ». Aujourd’hui, cette fameuse citation d’Yves Saint-Laurent mériterait d’être ajustée : la mode passe certes, mais les impacts environnementaux et sociaux qu’elle provoque s’inscrivent dans le temps. Alimentant notre dévorante envie de nouveauté, les grandes marques internationales de prêt-à-porter proposent chaque jour d’irrésistibles pièces à des prix défiant toute concurrence. Ce phénomène porte un nom : « fast-fashion » ».

Le secteur du « fast-fashion » et du luxe, d’un point de vue économique et financier, est indéniablement un domaine fructueux et productif. Cependant, ce secteur, tel qu’il fonctionne, est destructeur de l’environnement: les données menées par de nombreuses études reflètent ce fait qui est une réalité.

Selon une étude menée par Kirsi Niinimäki « The environmental price of fast fashion », parue dans le website « Nature Reviews Earth & Environment », les conséquences néfastes de l’industrie du textile sur l’environnement ne reflètent pas un ralentissement de la cadence quant au niveau de production, ainsi qu’au niveau des consommateurs. L’industrie du textile connait une hausse sans fin, majoritairement dû à la « fast-fashion », se traduisant par une production en forte quantité de vêtements, dont la qualité est discutable selon les marques, ce qui engendre une durée de vie plus ou moins faible des vêtements.

Pour en revenir à cette étude, il est souligné que plus de 92 millions de tonnes de déchets seraient produits annuellement, ainsi que 79 000 milliards de litres d’eau employés à cet égard.
L’auteur de cette étude révèle la nécessité de parvenir à un comportement éthique des consommateurs, en diminuant l’achat, mais aussi de parvenir à un production qui se veut plus responsable et respectueuse de l’environnement.

Une autre étude, menée par le Centre de résilience de l’Université de Stockholm évoque l’urgence du secteur de la mode et du textile à procéder à une évolution, afin de entrer les dommages sociaux et environnementaux.
Il est alors nécessaire de parvenir à une transformation durable et écologique du secteur du textile.
Cette étude met en avant un rapport « The Sustainable Textiles Project » paru le 31 mars 2021, principalement mené par Sarah Cornell, auteur principal du rapport.
Ce rapport liste six objectifs en faveur de la protection et préservation de la biodiversité ainsi que du climat.
Parmi les objectifs de ce rapport, le secteur du textile devrait concourir à la préservation de 30% de la planète, ainsi que de restaurer 20% de la superficie terrestre de la planète, à travers plusieurs actions telles que l’arrêt de la déforestation, promouvoir l’agriculture dite « intelligente » au regard du climat, et donc de la préservation de la biodiversité.

Selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU du 4 avril 2022, « Si nous ne réduisons pas nos émissions de manière immédiate et significative dans tous les secteurs, ce sera impossible. » Cette affirmation de Jim Skea, co-président du GIEC, renforce la nécessité pour le secteur du textile, et plus précisément celui du « fast-fashion », d’agir.

Depuis peu, la tendance des consommateurs voit une certaine évolution, se traduisant par des textiles recyclés éco-responsables ; par le phénomène « upcycling » consistant à re-exploiter les textiles usés ou anciens ; mais encore par le recours aux friperies en passant par la « seconde main ». Ce recyclage est un grand pas vers la mode éco-responsable.

A cet égard, un mouvement écologique lancé par l’organisation Oxfam depuis 2018 dit « Second Hand September », favorise le recours à la « seconde main ». NOWU, un média numérique européen visant la sensibilisation des jeunes à l’égard de l’environnement, a d’ailleurs procédé sur Twitter à une publication en faveur de ce challenge écologique. Ce dernier se déroulant durant le mois de septembre de chaque année, a pour objectif d’inciter les consommateurs à privilégier les vêtements déjà portés, c’est-à-dire de la « seconde main », plutôt que de se procurer des vêtements neufs.

Ces différentes démarches et actions, changements comportementaux des consommateurs, et de la société en elle-même, en faveur de l’écologie et due la préservation de l’environnement, manifestent progressivement un nouveau phénomène: celui que l’on pourrait appeler « Slow-Fashion ».