Une analyse mondiale pour la première fois étudie les dangers pour ces forêts urbaines. Les chercheurs ont étudié plus de 3 000 espèces d'arbres et d'arbustes situés dans 164 villes du monde, dont la France. Pour chacune de ces espèces, les scientifiques ont étudié, dans le climat actuel, sa tolérance climatique, c'est-à-dire l'ampleur de la température et des précipitations nécessaires à la survie de l'espèce.

La première surprise, c'est qu'environ 60% de ces espèces sont déjà menacées... parce qu'on les trouve déjà dans les villes au-delà de leur aire de survie. Cela signifie que sans la main humaine, une partie de cette espèce ne peut pas survivre.

D'ici 2050 et dans un scénario climatique tempéré, ce nombre augmentera. Entre 68 % et 76 % des espèces d'arbres dans les villes seront menacées d'ici le milieu du siècle. Et si certaines villes parviennent à atténuer ces impacts, notamment en irriguant ces arbres, le risque devrait s'aggraver à l'avenir, entraînant ainsi des coûts d'entretien bien plus élevés.

Les vagues de chaleur de cet été ont démontré le rôle des arbres dans la lutte contre les canicules. Il faut donc planifier le développement de ces forêts urbaines selon les auteurs. C'est une sous-estimation, estime Jonathan Lenoir, chercheur au Centre national de la recherche scientifique de l'université de Picardie Jules Verne. Cette étude ne prend pas en compte le phénomène des îlots de chaleur. La menace pourrait donc être plus grande.