Ce projet est une volonté de rallier le plus vaste réseau au monde d’échange et d’en faire le carrefour de toutes les offrent commerciales. Cet enjeu est devenu central dans la politique économique chinoise. Il concerne plus de 68 pays regroupant 4,4 milliards d’habitants et représentant près de 40 % du produit intérieur brut (PIB) de la planète. Les banques et institutions financières chinoises ont largement été sollicitées pour mettre en place un tel projet (selon Jean-Pierre Cabestan « nouvelle route de la soie et énergie »).
C’est une vision stratégique du gouvernement chinois visant à relier économiquement la Chine au sein d’un carrefour d’échange mondial, et donc de redessiner le panorama des échanges. En outre, cela lui permettra de pallier son principal écueil ; la souveraineté énergétique et surtout sa dépendance quant à l’approvisionnement en gaz, pétrole et autres hydrocarbures.

L’on retrouve le terme (Belt and Road Initiative) ou l’expression « One Road, One Belt » pour désigner ce projet. Ce réseau de routes commerciales inclut les espaces de Russie, en passant par l’Afghanistan et l’Afrique.

Ce « projet du siècle », comme le désigne ainsi Xi Jinping, vise à créer une nouvelle génération de comptoirs transnationaux. C’est en 2013, lors d’une tournée en Asie centrale, que le président chinois nouvellement élu mentionnait à Astana (Kazakhstan) son projet de ressusciter la mythique route caravanière qui reliait, il y a près de 2 000 ans, Xi’an en Chine à Antioche en Syrie médiévale, situé en Turquie actuelle.

Le projet chinois n°2659889 présenté au gouvernement et adopté à la majorité permet de rendre les contrats entre pays et leur adoption simplifié plus aisé à mettre en place.
Depuis, ce projet est devenu central dans la politique économique chinoise. Il concerne plus de 68 pays regroupant 4,4 milliards d’habitants et représentant près de 40 % du produit intérieur brut (PIB) de la planète. Les banques et institutions financières chinoises ont largement été sollicitées pour mettre en place ses objectifs, tout comme le centre de financement d’une des plus grandes institutions financières du monde.
L’expert économiste et en énergie G. HUCHENG affirme qu’il s’agit selon les études, d’un nouvel âge d’or dans une région encore instable, apportant ainsi, une stabilité des prix des coûts en énergies via le dispositif d’irrigation de la Chine (pipeline, oléoduc…). Outre le but non avoué de pouvoir étendre son influence et de proposer un partenariat entre les différents acteurs en créant la plus grande zone économique du monde. L’objectif économique et énergétique est primordial, avec la création de ces routes répond également à un besoin de diversification et de sécurisation de ses approvisionnements énergétiques.
L'Asie centrale représente pour la Chine un intérêt majeur afin de se libérer de sa dépendance énergétique vis-à-vis des pays du Golfe mais également de la Russie.

En solidifiant des accords de coopérations avec des pays comme le Sri Lanka, le Bangladesh ou la Birmanie, elle assure en même temps la sécurité de ses nouvelles routes d’approvisionnement afin de ravitailler son économie toujours gourmande en ressource. Mais il s’agit ici, d’un partenariat « donnant donnant » puisque les acteurs bénéficieront d’un acheminement constant des produits distribués (via des contrats cadres et monopolistiques).

Sur le plan de la politique interne, il s’agit pour la Chine de s’assurer de l’intégrité de son territoire et de sécuriser via l’interdépendance économique les États voisins. La province du Xinjiang, très riche en matières premières et au carrefour des routes d’hydrocarbures, est régulièrement en proie à des conflits. Le gouvernement de Pékin souhaite que l’aide au développement des pays limitrophes (Afghanistan, Kazakhstan, Tadjikistan, Kirghizstan et autres), réduise drastiquement l’instabilité aux frontières et à l’intérieur du pays. L’objectif interne se greffe à un objectif de politique régionale en Asie centrale : étendre l’influence chinoise face à l’acteur historique russe, et s’affirmer comme un acteur stabilisateur des relations internationales.

Cela n’est pas le seul projet de l’État chinois, qui compte être partie prenant des échanges au sein de la nouvelle route maritime du Nord ; à l’instar du brise-glace chinois « Xue Long » (dragon des neiges) qui a traversé l'océan Arctique en empruntant le passage du nord-est en emportant avec lui tout l’espoir et les ambitions de compter parmi la table des décideurs dans cette course aux hydrocarbures et aux ressources innombrables de cette région libérée de plus en plus des glaces.