Le décret du 31 mars 2022, met fin aux terrasses chauffées ou climatisées, notamment les terrasses des cafés, bars, restaurants ou tout espace public extérieur. Ce décret vient souligner néanmoins, quatre exceptions non concernées par cette nouvelle réglementation à savoir :
o les chapiteaux fermés des cirques et des activités foraines
o les installations mobiles couvertes et fermées des manifestations culturelles, sportives ou festives temporaires ;
o les zones d'attente dans les gares, ports et aéroports ;
o les bars, cafés, restaurants dont les terrasses sont entièrement « couvertes et fermées sur leurs faces latérales par des parois solides reliées par une jointure étanche à l'air à la paroi supérieure », sous réserve que l'autorité locale compétente ne s'oppose pas à cette exception
Il est important de noter qu’en cas de non-respect de la réglementation, les utilisateurs sont soumis à une amende de cinquième classe (jusqu’à 1500e). Ce décret est entré en vigueur depuis le 31 mars 2022, mais les restaurateurs ne seront pénalisés qu’à partir du 30 juin 2022.
Ainsi, ce dernier participe à la lutte contre le dérèglement climatique via la Loi Climat et résilience. Diverses questions ressortent de cette nouvelle réglementation tels que : la priorité pour le bien être des consommateurs à l’instant présent ou le bien être des habitants à long terme, l’attractivité des restaurants ou la pérennité de l’humanité ? Ce décret vient pousser la réflexion sur les problématiques mettant en avant la protection de l’environnement au détriment du bien-être des citoyens.
Ainsi, quelle est la réaction des citoyens face à cette nouvelle annonce et comment les structures arriveront-elles à concilier conformité réglementaire et attractivité économique ?
Comme pour tout changement, il en ressort des aspects négatifs autant que positifs qui doivent être pris en compte et pour lesquelles des solutions doivent être trouvées.
Par l'intermédiaire du décret du 31 mars 2022, il est nécessaire de mettre en lumière le développement technique auquel les structures doivent faire face. Du côté des restaurateurs, ils doivent mettre en place des nouveaux systèmes « fermés et étanches » s’ils veulent bénéficier des chauffages et des climatisations. Cependant, tous les restaurateurs n’ont pas les moyens nécessaires pour faire face à ce nouveau décret puisqu’ils doivent déjà affronter les conséquences économiques du covid. S’ajoute à cela, l’aspect compétitif qui émerge de ce décret. Notons que les structures qui bénéficient des ressources financières nécessaires, vont pouvoir s’adapter plus rapidement à ce décret que d’autres structures n’ayant pas les ressources financières nécessaires. Ainsi, certaines structures doivent faire face à la concurrence et la perte d’une clientèle car le confort est un argument de succès dans le milieu de la consommation. Dans le cas où un restaurateur n’a pas pris les mesures nécessaires, il se voit confronté au manque de place en intérieur, à la réclamation des clients, au besoin d’une zone fumeur et surtout à la conformité réglementaire à laquelle il doit s’y soumettre. De plus, selon une définition du CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales), une terrasse est un espace en plein air situé devant un café ou un restaurant, où sont disposées des tables et des chaises pour les consommateurs. Or, avec les nouveaux systèmes fermés et étanches, la notion « d’espace en plein air » pourra vite être remise en question par les consommateurs.
En parallèle, l’urgence climatique alimente l’interdiction des chauffages et de la climatisation des terrasses. Selon l’ancien maire EELV du IIe arrondissement Jacques Boutault « une seule terrasse chauffée de 12m^2 émet autant de CO2 qu’un 4*4 de type SUV qui roulerait 350km chaque jour ». On constate donc la capacité énergivore que produit ces dispositifs, pose non seulement un problème de surconsommation et également des impacts négatifs sur l’environnement (pollution, gaz à effet de serre…). Ce décret devra dans l’avenir faire face à de nouvelles réglementations, puisque la R&D commence à mettre en place de nouveaux dispositifs pour améliorer les conditions climatiques des consommateurs dans les structures, comme l’innovation de bancs chauffants. De même, il est important de réfléchir à une aide financière de l’Etat pour les structures voulant s’adapter à ce décret mais ne bénéficiant pas de ressources financières adéquates. Dans une perspective d’épanouissement de notre société et de lutte contre le réchauffement climatique, ce décret permet une dynamique plus vertueuse à l’échelle nationale. En effet, outre des externalités négatives comme le manque de place, les zones fumeurs, le confort des consommateurs, l’attractivité économique etc., cette réglementation pousse la société à réinventer des terrasses de manière plus durable pour concevoir des espaces écoresponsables et entrer en conformité avec la transition énergétique.
Il n’en reste pas moins de se poser la question à l’internationale ; puisque le comportement écoresponsable que les Français adoptent se voit remis en question face à la réglementation à l’étranger. Par exemple, dans le cadre d’accueillir les supporters pour la coupe du monde de 2022 au Qatar, ce dernier a mis en place un système de refroidissement dans ses huit stades. Comme souligné dans RMC Sport, « Grâce à l’air frais rejeté par une myriade de bouches d’aération, l’atmosphère oscille entre 21 et 24 degrés et pourra être modulée dans chaque zone, aussi bien dans les tribunes que sur le terrain, selon l'intensité de l'exposition au soleil. Un confort luxueux dont profiteront joueurs et spectateurs. » Ainsi, le stade Al-Janoub, accueillera le premier match de l'équipe de France, avec de nombreux supporteurs français. On constate donc un écart entre le comportement écoresponsable que les Français doivent adopter en France dû au décret du 31 mars 2022 sur l’interdiction de l’utilisation sur le domaine public des systèmes de chauffages ou climatisations, et leurs adaptations à la réglementation à l’étranger.
Enfin ce décret fait émerger divers points de vue positifs et négatifs entre les aspects sociaux, environnementaux et économiques qui doivent s’articuler pour répondre au mieux aux objectifs du développement durable. La combinaison entre le monde économique, les aspirations de la société ainsi que la protection de l’environnement, influence une vision collective plus large.