Le logement, les îlots de fraîcheur et la vie de quartier, avec la défense des commerces de proximité, seront les priorités du futur Plan local d'urbanisme (PLU) de la Ville de Paris qui doit aboutir en 2024.

Ce PLU "bioclimatique" doit remplacer le PLU actuel datant de 2006, lors du premier mandat de Bertrand Delanoë, devenu "obsolète", a déclaré Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire socialiste Anne Hidalgo, en présentant mardi les grands objectifs de ce document, à la fois stratégique et réglementaire.

"En 2040, 90% du Paris existant sera toujours là", a-t-il résumé en esquissant un futur "PLU de transformation, plus qu'un PLU de production".

Les 6.000 contributions de la concertation publique effectuée entre avril et juin ont fait émerger comme priorités "la préservation et le développement des espaces verts" et la quête de "logements à prix abordable", souligne l'adjoint à l'urbanisme.

Les six grandes orientations portées par l'exécutif parisien placeront la transition écologique "au coeur" du PLU, avec notamment "la nécessité d'adapter Paris au changement climatique".

"L'effort de désartificialisation des sols doit s'intensifier", a ajouté Emmanuel Grégoire, pour qui seuls 30 hectares ont été artificialisés depuis 2006, contre 70 hectares d'espaces verts créés.

Sur l'habitat, l'exécutif entrevoit avec ce PLU "la possibilité d'offrir un logement de qualité à chacun" afin de "défendre le modèle de mixité sociale à Paris, unique au monde".

Le futur PLU devra aussi "protéger les locaux commerciaux", a assuré Emmanuel Grégoire, soulignant que "depuis 2015, 1/8e des commerces de Paris Centre ont été transformés en meublés touristiques".

Concrètement, le promoteur immobilier devra démontrer que son projet "contribue à rendre Paris plus viable et plus résiliente" à travers une grille d'évaluation remplie par la Ville, préalable à la délivrance du permis de construire.

Si un promoteur n'arrive pas à montrer les effets vertueux de son futur bâti sur une parcelle, il pourra par exemple "s'engager en parallèle à cofinancer la rénovation thermique d'un bâtiment", a illustré Emmanuel Grégoire.

En attendant l'entrée en vigueur du futur PLU début 2024, "délai le plus exigeant" pour Emmanuel Grégoire, la Ville va faire valoir un sursis à statuer "sur les plus gros projets" immobiliers, a-t-il aussi annoncé.

Le 05 septembre prochain débutera la nouvelle et dernière phase de concertation. Elle portera sur l’avant-projet des Orientations d’aménagement et de programmation (OAP) et de Règlement.