C'est officiel : la centrale à charbon Emile Huchet, située dans la ville française de Saint-Avold (Moselle), qui a été mise à l'arrêt le 31 mars 2022, va être remise en service.

Cette décision vise à assurer l'approvisionnement en électricité de la France pendant l'hiver.

L'exploitant de la centrale, Gazel Energie, a obtenu l'autorisation du gouvernement français de recruter d'anciens employés. Un minimum de 70 employés est nécessaire pour que l'usine puisse recommencer à produire.

Réunir ce nombre ne sera peut-être pas facile, car seuls dix ex-employés sont disponibles. Toutes les autres, entre 70 et 80 personnes, sont en cours de reconversion, en préretraite ou même en retraite.

Ainsi, Gazel Energie, qui est autorisée à réembaucher ses ex-employés pendant la période allant du 1er juillet 2022 au 31 décembre 2023, pourra recourir à des "compétences externes", selon la décision du gouvernement.

L'approche de l'hiver et la guerre en Ukraine font peser un risque d'approvisionnement sur le système de production électrique français.

Ainsi, la fermeture de l'usine, comme prévu précédemment, pourrait avoir de graves conséquences.

La fermeture de la centrale à charbon était prévue dans le cadre du plan de transition énergétique prévu par la loi climat de 2019, les centrales à charbon étant près de 70 fois plus émettrices de CO2 que les centrales nucléaires, la décision de fermeture a été prise dans le but de limiter les émissions polluantes.

Malgré les ambitions vertes du gouvernement en matière de transition énergétique, il a été contraint d'autoriser la reprise de la production de charbon à Saint-Avold.

En conséquence, les objectifs écologiques du gouvernement français ont été mis en danger face à l'indisponibilité de l'énergie nucléaire et à la fermeture des approvisionnements en gaz russe dans le contexte du conflit ukrainien.

Selon le ministère de la Transition écologique, cette reprise est "temporaire", limitée à l'hiver prochain.
Ce recul dans l'abandon progressif des combustibles fossiles n'est pas limité à la France. Elle concerne également les pays voisins, qui ont également été touchés par les restrictions de gaz imposées par la Russie après le début de la guerre contre l'Ukraine.

L'Allemagne, l'Autriche et les Pays-Bas ont également annoncé la réouverture ou l'utilisation accrue de centrales électriques au charbon.

Malgré ce redémarrage, le ministère de la Transition énergétique affirme que la décision du président de la République Emmanuel Macron de fermer toutes les centrales à charbon en France "reste inchangée" :

"Nous resterions en tout cas en dessous de 1% de l'électricité produite par le charbon", assure le ministère, "et aucun charbon russe ne serait utilisé", déjà soumis à un embargo qui devrait être pleinement appliqué à partir du 1er août. Un décret de consultation sera pris pour organiser cette possibilité d'exploitation l'hiver prochain. Il comprendra une "compensation environnementale" car ce redémarrage doit être neutre sur le plan environnemental, l'opérateur s'engageant dans "des projets de reforestation, par exemple".