La compagnie pétrolière australienne Elixir Petroleum affirme que le sous-sol de la Lorraine contient des quantités importantes d'hydrocarbures, essentiellement du gaz de schiste et du pétrole.
L’audit réalisé par le cabinet américain Netherland, Sewell & Associates (NSAI) affirme que ce territoire, qui s'étend sur quatre départements (Moselle, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Vosges) contiendrait 649 700 milliards de pieds-cubes de gaz de schiste et jusqu'à 164,7 milliards de barils de pétrole de schiste.
Une découverte colossale si elle était confirmée, puisque les réserves annoncées s'élèveraient à environ 12% des réserves mondiales prouvées pour le pétrole et à près de 10 % pour le gaz. Un tel volume placerait les réserves françaises à un niveau comparable à celle du Koweït ou de l'Irak.

Cependant, il s’agit d’hydrocarbures non conventionnels dont l'exploitation semble impossible sans utiliser la technique de la fracturation hydraulique, interdite en France depuis juillet 2011 et technique à laquelle Elixir Petroleum a renoncé.
De plus, cette compagnie australienne précise qu’il s’agit d'une estimation des hydrocarbures dont seul "un pourcentage relativement faible" peut véritablement être extrait.
Par ailleurs, les experts gouvernementaux français soulignent que toutes les recherches en Lorraine par le passé se sont montrées infructueuses et qu'il s'agit pour l’instant de "spéculations".
L'annonce d'Elixir coïncide avec la remise au gouvernement de rapports des compagnies disposant de permis dans les hydrocarbures de schiste, ces dernières devant préciser leurs intentions après l'interdiction de la fracturation, au risque de perdre leurs permis.
A l’heure ou l'Etat doit statuer sur le maintien ou l'abrogation des permis de prospection d'hydrocarbures non-conventionnels, la découverte semble signifiante. En effet, l’annonce d'Elixir pourra être utilisée pour plaider la cause des détenteurs de permis de prospection.
Pour autant, même si Elixir renonce à extraire ces hydrocarbures non conventionnels ou si les volumes annoncés ne se concrétisent pas, l'entreprise bénéficiera toujours d’une découverte de pétrole ou de gaz conventionnel. Il y aurait dans le sous-sol lorrain quelque "2,1 milliards de barils de pétrole conventionnel ou, alternativement, 2.100 milliards de pieds-cubes de gaz conventionnel, prêts à être forés".