Le 3 janvier 2022, une concertation publique inédite a été engagée jusqu’au 16 mai 2022, quant au grand projet porté par le ministère de la Transition écologique, d'un nouveau parc éolien au large de la Normandie. C’est la zone « centre Manche », particulièrement animée par l’activité de la pêche, qui est visée par ce projet d’installation comprenant entre 75 à 125 éoliennes à une quarantaine de kilomètres des côtes. La mise en service pourrait avoir lieu en 2031. D'une puissance de 1,5 gigawatt, ce nouveau parc pourra produire l'équivalent de la consommation annuelle d'environ un million de foyers. Cette concertation est placée sous le joug de trois garants nommés par la Commission nationale du débat public (CNDP) et son raccordement au réseau est assumé par Réseau de transport de l'électricité (RTE).


En raison de la forte densité des zones de pêches au sein de cet espace, la concertation se veut complexe. Le débat a soulevé de nombreuses questions sur la planification à long terme du développement de l'éolien en mer et de sa pérennité ; en dépit du fait que trois parcs sont déjà programmés au large de la Normandie (Courseulles-sur-Mer, Fécamp et Dieppe-Le Tréport). Les possibilités de pêche aux alentours des parcs ont été également sujettes à de nombreuses incertitudes liées au Brexit sur les futures zones de pêche. Enfin, le manque de données scientifiques sur les impacts de l'éolien en mer a été soulevé.


La CNDP, chargée d’organiser cette consultation a permis de dégager des axes importants : « la planification de l'éolien en mer d'une part, et un appel insistant à la recherche scientifique d'autre part », indique la CNDP. De nombreux acteurs ont souligné la nécessité de planifier le développement de l'éolien en mer à long terme, mais aussi plus largement l'espace maritime. L'absence de retour d'expériences locales sur l'éolien en mer et le manque de connaissances sur ses impacts environnementaux renforcent les interrogations.