La lutte contre les moustiques en Camargue : un danger pour la biodiversité


L'Homme trouve son compte dans la démoustification mais pas les hirondelles avancent des scientifiques.
En effet, un pesticide utilisé, biologique, ne serait pas exempt de tous reproches à ce niveau là.

De l'insecticide est répandu sur le parc naturel de Camargue, pourtant protégé. Cette expérience est tentée depuis prés de cinq années, sur 2 300 hectares, c'est à dire moins de 2% du parc.
Le but de cette expérimentation est de tenter d'éviter la nuisance des moustiques car la Camargue n'est pas qu'une vaste étendue d'eau avec des chevaux qui y galopent. Elle est aussi habitée par l'Homme et la prolifération des moustiques devient une gêne pour certains.

En effet, à 600 mètres du parc, la ville débute et comme nous le savons tous, la Camargue est une région venteuse. Ainsi, un vent très faible peut porter les insectes nuisibles pour l'Homme en seulement quelques heures.

Sur les 48 espèces de moustiques que compte le parc, seule 3 sont ciblées par la campagne de démoustification avec le BTI.

C'est le seul produit autorisé par l'Union Européenne pour ce type d'épandage, un bio insecticide qui agit exclusivement sur les larves de moustiques.

Le dosage de ce produit doit être extrêmement important car il faut atteindre les larves pour obtenir une certaine mortalité mais il ne faut que le produit se retrouve en trop forte quantité dans l'environnement pour éviter des dommages collatéraux, tels que des destructions de la faune et de la flore à cause de la toxicité du produit.

Des scientifiques travaillent sur les impacts éventuels de ce produit, le BTI. Pour cela, ils étudient les colonies d'hirondelles en comptant les œufs et les poussins. Et ce qu'ils ont constaté en fort inquiétant.

Dans les endroits démoustiqués, moins de poussins sont produits par nid. La moyenne est d'un œuf en moins par nid par rapport à un nid dans les villes proches.
Ce qui fait environ 1/3 de poussins perdus. L'explication se trouve, tout simplement pour les scientifiques, dans les déjections des hirondelles.
Dans les zones traitées, on y trouve bien sur moins de moustiques; c'est en effet le but de la démoustification, mais aussi de libellules, etc... L'alimentation est donc beaucoup moins riche pour les hirondelles et cela leur provoque une baisse de fécondité.

Pour compenser ce manque, l'oiseau va chasser des fourmis volantes qui ont le désavantage d'être beaucoup plus difficile à digérer qu'un moustique, par exemple. Et ainsi, cela affaiblit l'organisme du petit oiseau noir et blanc et ainsi, ne peut pas élever autant de poussins qu'auparavant.

Ainsi, "le plus bio des insecticides" recommandé par l'UE aurait des impacts sur plusieurs populations d'insectes, comme le confirme ce que l'on appelle « la pêche aux filets dans les roselières », beaucoup moins fournie dans les zones traitées que partout ailleurs.

L'étude sur ces cinq années arrivera à son terme en décembre prochain (2011). Ensuite, les pouvoirs publics devront choisir entre continuer la démoustification pour préserver le confort de l'Homme ou rendre intégralement les terres de la Camargue à leurs principaux pensionnaires, les moustiques et les oiseaux qui font le bonheur des touristes et afin de préserver notre petit brin de biodiversité que représente la Camargue.