Au-delà des règles du droit international, de nombreux projets et méthodes ont été mis en place, suite à certains événements comme la COP 21, afin de mieux calculer l'impact environnemental des entreprises et de mieux établir l'étendue de leur responsabilité. L'une des méthodes les plus connues pour mesurer l'impact environnemental d'un processus de production est l'Analyse du Cycle de Vie (ACV).

Au début des années 1990, des approches multicritères sont devenues nécessaires (consommation de matières et d'énergie, émissions dans l'air et l'eau, déchets) afin de prendre en compte toutes les étapes du cycle de vie des produits, de la conception à la fabrication puis à leur utilisation et à leur élimination. Si les bases méthodologiques de l'ACV a été établie par la Société de toxicologie et de chimie de l'environnement (SETAC), l'ACV se réfère aujourd'hui à la norme ISO 14 040 "Management environnemental - Analyse du cycle de vie - Principes et cadres" qui décrit notamment les caractéristiques essentielles de l'ACV et les bonnes pratiques à adopter.

L'ACV repose sur un inventaire des matières et de l'énergie entrantes et sortantes qui circulent à chaque étape du cycle de vie et sur une évaluation des impacts environnementaux de ces différentes phases. Les impacts pris en compte sont l'effet de serre, l'acidification et l'épuisement des ressources naturelles. Les flux tels que la quantité d'énergie et la quantité de déchets sont également considérés. L'ACV se heurte à la complexité des interactions entre ces différents flux, ce qui est une source d'incertitude quant à la valeur des impacts environnementaux. C'est précisément la raison pour laquelle on parle d’« impacts potentiels », à cause des difficultés à évaluer les impacts globaux, tels que l'effet de serre, dont les conséquences dépendent uniquement de l'environnement dans lequel se trouve la production. Les résultats d'une ACV sont présentés la forme des consommations réelles, puis de ses impacts potentiels. Chaque calcul est effectué par des scientifiques qui ont des connaissances dans ce domaine, donc les évaluations dépendent largement de l'état des connaissances dans le domaine en question.

L'ACV repose sur quatre étapes : la définition des objectifs et du champ d'application de l'étude (les paramètres pris en compte) l'analyse de l'inventaire des flux de matières et d'énergies associés aux étapes du cycle de vie, l'évaluation de l'impact en fonction des flux identifiés, et enfin une interprétation, qui est nécessaire pour valider que les résultats permettent de d'atteindre les objectifs de l'étude.

Cette interprétation conduit à la création d' « écoprofils », de « normalisation » et de « monétisation »: L' « écoprofil » est la synthèse de l'ACV, reprenant les principales informations des déclarations environnementales et sanitaires, et présentant les principaux impacts du produit sur l'environnement.

La "normalisation" consiste à traduire les résultats de l'ACV en "équivalent par habitant" en divisant l'impact visé par l'impact total sur la zone géographique considérée, puis en multipliant par la population de cette même zone. Cela permet de déterminer quel est l’impact environnemental majeur du produit. La « monétarisation » propose l'évaluation économique des dommages environnementaux (« externalités ») en estimant le coût de chaque impact environnemental à notre société. Cette dernière étape se heurte à des difficultés liées à la diversité des approches (consentement à payer, coût de réparation des dommages, coûts de nettoyage, etc).

En ce qui concerne les résultats de l'ACV, les informations doivent être détaillées et transparentes, notamment en ce qui concerne les objectifs, la portée de l'étude et les principales limitations. Les normes ISO indiquent que si les résultats de l'ACV sont soumis à un traitement de pondération quelconque, la présentation des résultats de ce traitement doit nécessairement être suivie des résultats avant traitement, dans leurs unités physiques usuelles respectives (équivalent CO2 pour l'effet de serre, équivalent H+ pour l'acidification, etc.)