Ce projet de parc éolien est un projet devant s’implanter en mer, à environ 10 kilomètres au large entre Dunkerque et la frontière belge. Il devrait comprendre une cinquantaine d’éoliennes sur une surface de 50 kilomètres carrés. La production envisagée de ce parc éolien est estimée à 2,3 TWh d’électricité par an, et devrait couvrir l’équivalent de la consommation annuelle de près d’un million d’habitants (ce qui représente un tiers de la population du département du Nord).

Le lundi 10 mai 2021, après 3 mois de débat public, la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, est venue confirmer ce projet qui devrait voir le jour d’ici 2027, rappelant aussi que l’énergie éolienne est une source d’énergie renouvelable, compétitive, ainsi que créatrice d’emplois en France. Néanmoins, ce projet doit faire face à une grande vague d’opposants qui demandaient un référendum local pour que les habitants puissent donner leur avis sur ce projet conséquent. Les opposants reprochent une atteinte future à la biodiversité par ce projet, point sur lequel la Ministre s’est aussi prononcé, en affirmant avoir connaissance que cette zone avait une biodiversité importante (notamment pour les oiseaux) et qu’elle attendait des maitres d’ouvrages un projet « exemplaire en matière de respect de la biodiversité ».

Les porteurs du projet conscients des oppositions ont assurés qu’ils continueraient de discuter avec les habitants durant son évolution, notamment lors de l’enquête publique qui devrait se tenir courant 2022. Le directeur du projet, Xavier Arnould, a aussi précisé que les détails du projet n’étaient pas encore fixés, mais a aussi évoqué des mesures d’accompagnements. Il semble donc que l’ambition du projet se fasse sur la base d’un réel échange avec la population et non pas d’une confrontation.

Mais le lundi 12 juillet 2021, un nouveau rebondissement a vu le jour : L’état Belge (la région flamande ainsi que la commune de la Panne) a déposé une requête en annulation du projet devant le Tribunal administratif de Lille. Cependant, la Belgique souhaite préciser qu’elle n’est pas contre ce projet, et encore moins contre le développement de l’énergie éolienne, mais simplement souhaiterait une révision de la localisation du projet qui se trouverait donc dans des eaux territoriales belges, ce qui aurait été décidé sans aucune concertation avec la Belgique. De plus, il y aurait aussi un risque pour la sécurité de l’aviation car cette zone est une zone de trafic pour la base militaire de Coxyde (Belgique), mais pourrait aussi provoquer un blocage des routes maritimes historiques entre le port d’Ostende et les ports anglais. La Belgique avait pourtant demandée à dialoguer, en proposant un déplacement de 5km pour la localisation du projet, mais face à aucune réaction la Belgique a donc saisie la justice. Elle prévoit également de saisir le Commission européenne (ce qui était prévu courant juillet mais aucune information n’est encore sortie). Ce projet bien qu’ambitieux, mais qui semble tout de même continuer à évoluer est donc source de grands débats et négociations entre toutes les parties prenantes. Néanmoins, il parait normal que ce genre de projet fasse débat lorsqu’on connait son ampleur, ainsi que la complexité d’articulation entre le développement des énergies renouvelables avec la protection de la biodiversité.