Le 26 septembre 2019, le site de l’usine Lubrizol classée Seveso et certains entrepôts appartenant à la société Normandie Logistique à Rouen prennent feu, brûlant ainsi près de 9 500 tonnes de produits chimiques.

L’incendie a provoqué un gigantesque nuage de fumée noire de 22 km de long, ce qui a engendré des conséquences dans cinq départements voisins.

L’entreprise s’est par la suite engagée dans des travaux de dépollution.

En revanche cette dernière a été condamnée le 23 mars 2021 par le tribunal de police de Rouen suite à une inspection sur site, au cours de laquelle les inspecteurs ont constaté que le protocole de dépollution n’était pas respecté.
Personne seule au lieu de deux à la console de la salle de contrôle et absence de neutralisant d’odeur sont des exemples consignés dans le procès verbal.

L’entreprise Lubrizol sera finalement condamnée au paiement de deux contraventions d’un montant de 1500 euros chacune.


Le 24 février 2020, l’entreprise Lubrizol était mise en examen pour « exploitation non conforme d’une installation classée » ayant porté atteinte à l’environnement et « déversement de substances nuisibles dans les eaux ».

Lubrizol contestait sa mise en examen dénonçant des irrégularités dans l’enquête sur l’incendie devant la chambre de l’instruction qui a finalement écarté sa requête en nullité le 30 juin 2021, confirmant ainsi sa mise en examen.


Enfin, le 23 juillet de la même année, c’est l’Etat qui sera pour la première fois condamné par le tribunal administratif à indemniser un agriculteur ayant subi un dommage à la suite de cet incendie.

Le maraîcher en agriculture biologique avait débuté son activité dès le printemps 2019, soit quelques mois avant l’accident, à une vingtaine de kilomètres des sites incendiés.
Il s’était trouvé contraint de détruire sa récolte car des arrêtés préfectoraux interdisant la commercialisation de produits agricoles dans pas moins de 216 communes situées dans les cinq départements touchés par les retombées de suies du 28 septembre au 18 octobre 2019 avaient été pris.

Le but poursuivi étant finalement d’éviter la consommation de produits ayant subi une éventuelle contamination due aux retombées polluantes.