Gabriel ATTAL — secrétaire d’État auprès du Premier ministre et porte-parole du Gouvernement — s’est prononcé ce mercredi 24 février 2021 en Conseil des ministres avec la lourde tâche de nous éclairer sur la stratégie dudit Gouvernement concernant la COVID-19. Pour cela, ce dernier doit être clair et transparent dans ses propos. Il en est ressorti que :
Il y a une semaine la situation sanitaire était fragile compte tenu de l’épidémie mais une baisse de 10% de la contamination avait été relevée. Toutefois, cela fait quelques jours que la contamination est de nouveau à la hausse (10%) malgré une diminution ces dernières 24 heures de 19.4% selon le site du Gouvernement. La situation se dégrade et elle est préoccupante dans une dizaine de départements. De ce fait, certains départements imposent des mesures rapides et fortes, notamment en Moselle, ou à Paris où un hypothétique confinement est ressorti de ce discours. A contrario, aucun allégement dans les départements où l’incidence du coronavirus est moins élevée ne va être mis en place. Face au risque devant nous, la méthode du Gouvernement est de préconiser une vigilance absolue. L’un des volets de cette stratégie est de prendre des décisions localisées au moment opportun pour avoir un freinage intensif de la circulation du virus dans les territoires où cela est nécessaire. Le Gouvernement suit les chiffres et la situation hospitalière dans chaque territoire de manière continue et reste à l’écoute des élus, des soignants, ainsi que de toutes celles et ceux qui agissent sur le terrain contre l’épidémie. Pour des décisions efficaces, ledit Gouvernement a besoin de se concerter avec les élus ; c’est pourquoi Olivier VÉRAN — Ministre des Solidarités et de la Santé — et Brigitte BOURGUIGNON — Ministre déléguée auprès du Ministre des Solidarités et de la Santé, chargée de l’Autonomie — se sont rendus à Dunkerque, dans le dessein de demeurer fidèle à leur engagement de consulter afin de prendre des décisions adaptées comme cela a été fait dans les Alpes-Maritimes, soit un confinement le week-end.
La ligne de conduite n’a pas changé : d’abord des ripostes ciblées, ensuite, des mesures de freinage précises et enfin, les étendre si cela est nécessaire. La vaccination est en perpétuelle augmentation : 2 712 800 personnes ont reçu une dose du vaccin et 1 398 984 ont reçu la seconde dose, en date du 24 février. L’objectif fixé par le Gouvernement français est de cibler les personnes âgées qui sont plus à même de développer une forme grave de la Covid et de devoir être hospitalisées. On recense environ 80% des pensionnaires en EHPAD qui ont pu être vaccinés et près d’une personne sur quatre des personnes âgées de 75 ans ou plus. En ce sens, on constate que la moyenne d’âge des personnes ayant été vaccinées en France est supérieure à celle de nos voisins européens. Ainsi, une cadence accrue dans les semaines à venir est à relever puisque des centaines de milliers de doses vont continuer à arriver. Ces résultats sont l’objet d’une solidarité européenne et d’un engagement commun qui permet d’éviter « une guerre des piqûres entre européens » et de garantir des livraisons importantes, régulières et sur le long terme tant aux français qu’aux européens. Le Président de la République, Emmanuel MACRON a, lors du Conseil européen du jeudi 25 février 2021, parlé de la distinction entre la certification médicale et les mécanismes de chaque pays. La certification médicale permettra, une fois les campagnes vaccinales faites dans chaque État membre de l’Union européenne de réorganiser la circulation entre lesdits États de manière plus fluide, créant ainsi un « passeport vaccinal » dont l’initiative semble prématurée. Dorénavant, en France, tous les soignants ont accès au vaccin, à l’instar des personnes âgées entre 50 et 64 ans avec des comorbidités qui peuvent bénéficier du vaccin AstraZeneca dont l’efficacité notamment sur les formes graves est prouvée scientifiquement. Une étude scientifique écossaise dévoile un taux d’efficacité suite à la première dose, quasiment similaire à celui qui intervient après la seconde dose dudit vaccin et de celui de Pfizer. Désormais, la vaccination sera pratiquée par les médecins de ville et par la médecine du travail. En outre, malgré une réticence de la France, il est recommandé par l’Organisation mondiale de la santé et la Haute autorité de santé d’espacer les doses au-delà de trois semaines. Les gestes barrières, la distanciation sociale et le port du masque, ainsi que les règles du couvre-feu et la stratégie tester-alerter-protéger pour faire en sorte de remonter les chaines de contamination et de garantir que les cas contacts puissent s’isoler, sont indubitablement nécessaires afin de lutter contre l’épidémie.
Lors de ce conseil des ministres, Gabriel ATTAL est revenu sur les déclarations d’Agnès PANNIER-RUNACHER — secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Économie et des Finances — relatives à l’absence d’avancée des autorités russes quant à l’approbation et à la discussion sur le vaccin Spoutnik devant l’Agence européenne du médicament. Il argue que la pandémie est un enjeu mondial et relève une mobilisation très forte pour le développement, l’élargissement et le renforcement des capacités de production de vaccins sûrs et efficaces, ainsi que la mise sur le marché de ces derniers. Le Gouvernement est donc favorable à la proposition d’un vaccin faisant preuve de sa sûreté et de son efficacité devant l’Agence européenne du médicament afin d’obtenir son autorisation. Dès lors, Emmanuel Macron a réuni un groupe d’entreprises il y a plusieurs semaines pour aboutir à une production en France et par des usines françaises de vaccins de laboratoires étrangers.

Enfin, il a été fait part des retentissements de la COVID-19 sur l’économie française. Le Gouvernement souhaite aider les français pendant cette période de crise sanitaire et répond à l’appel des entreprises et de l’ensemble des acteurs qui font vivre ladite économie. Pour ce faire, Bruno LE MAIRE — Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance — a fait un point sur les dispositifs qui ont été mis en place afin de permettre aux entreprises, ainsi qu’aux salariés et travailleurs indépendants, de traverser la pandémie. Depuis le mois de mars, près de 2 millions d’entreprises ont pu bénéficier du fond de solidarité pour un montant de plus de 15 milliards d’euros ; c’est une aide directe et concrète qui a été étendue en lien avec les acteurs des secteurs concernés à mesure que la situation évoluée. Cette aide peut s'étendre à 200 000€ par mois et elle est accessible à toutes les entreprises contraintes de fermer mais aussi aux entreprises qui constatent une diminution conséquente de leur chiffre d’affaire. En plus dudit fond, le Gouvernement a également instauré le prêt garantie par l’État, c'est-à-dire un apport massif, rapide et nécessaire de trésorerie pour les entreprises. Actuellement, plus de 650 000 entreprises ont reçu un de ces prêts dont le montant total atteint 133 milliards d’euros ; mais il ne fallait pas que la solution devienne contraignante. Partant, aucun remboursement n’est exigé durant la première année et l’amortissement de l’emprunt peut se faire sur une durée de 1 à 5 ans. Ce prêt concerne tous les secteurs économiques. Les indépendants sont eux aussi éligibles au fond de solidarité et peuvent bénéficier du prêt garantie par l’État, de réductions de cotisations sociales et d’une remise d’impôts directs. Les dispositifs ont été adaptés en fonction des demandes et des difficultés ayant pu être rencontrées par les entreprises ne pouvant pas recevoir du public depuis le début de ladite crise, notamment des exonérations de charges sociales pour un effort de 4 milliards d’euros.