Le jeudi 19 novembre 2020, la ministre de la Transition écologique et solidaire Barbabara Pompili a reconnu un risque de coupures localisées d’électricité cet hiver en cas de « grosses vagues de froid », assurant toutefois qu’il n’y aura pas de panne généralisée.

C’est le cas en Chine, qui repose principalement sur le charbon, où les autorités ont éteint l’éclairage public et pris des mesures radicales pour limiter la consommation d’électricité dans plusieurs villes comme Yiwu, Wenzhou ou dans la province du Hunan. Certaines régions sont confrontées à un déficit d’électricité en raison de l’augmentation de la demande dû aux températures exceptionnellement froides. La Chine s’est engagée à atteindre son pic d’émission de CO2 d’ici 2030 et la neutralité carbone en 2060 et est donc contrainte de peser entre les besoins de sa population et ses engagements environnementaux.

En France, selon l’ingénieur dans le secteur de l’énergie Maxence Cordiez, le risque d’insuffisance de l’approvisionnement électrique cet hiver provient de la fermeture de nombreuses centrales nucléaires et des centrales thermiques à combustibles fossiles dont la France dépend à plus de 70%. Ce dernier constate la difficulté de production par énergies renouvelables en hiver en raison des conditions extérieures : « en France à 19 heures en hiver (…) la production solaire photovoltaïque est rigoureusement nulle ».
Le 24 octobre 2019 la Cour de Justice de l’Union Européenne avait condamné la France pour avoir dépassé de manière systématique la valeur annuelle limite de dioxyde d’azote depuis 2010. Plus récemment le 10 juillet 2020 le Conseil d’État avait condamné le gouvernement en vue de réduire la pollution de l’air excessive dans plusieurs villes notamment à Lyon.

Le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité assure que plusieurs leviers sont disponibles afin de sécuriser l’accès à l’électricité cet hiver, avec notamment un dispositif appelé « Ecowatt » permettant de savoir si la situation est critique pour le réseau dans une région afin d’encourager les citoyens à économiser l’énergie dans les moments-clés ; ou encore des dispositifs permettant de couper temporairement certains industriels volontaires.

D’autres pays européens dont la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni prévoient de réduire leurs capacités pilotables afin d’atteindre la neutralité carbone, chacun comptant sur ses voisins pour lui fournir de l’électricité en cas de déficit.