Connues pour leur facilité d’usage, les trottinettes électriques ont été facilement et rapidement adoptées par la population comme un moyen de déplacement, se substituant parfois à l’utilisation de la voiture.
Les administrations publiques en ont fait l’éloge et ont même crée des conditions plus adaptées pour son usage afin de permettre à tous de pouvoir s’en procurer.
Cependant, des études menées plus tard démontrent que les trottinettes électriques ne sont pas aussi « vertueuses » comme on le croirait.

Le milieu du transport comptabilisant l’un des plus forts taux d’émissions de gaz à effet de serre (14 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales en 2010 sans compter les infrastructures de fabrication de véhicules), il s’est avéré plus que nécessaire d’évaluer tous les moyens de déplacement à la disposition des populations afin de connaître leur impact sur l’environnement et surtout sur le changement climatique.
Les premières évaluations ont eu lieu en Outre-Atlantique précisément aux Etats-Unis où a été publié le premier résultat de l’évaluation.

Selon ces travaux, une trottinette électrique partagée générerait dans ce pays autour de 130 grammes de CO2 équivalent par personne et par kilomètre parcouru. Un impact plus faible que la voiture, mais globalement plus important que les transports en commun.
Précisons cependant que la validité des résultats de cette étude est néanmoins restreinte aux USA, et ils ne renseignent par ailleurs pas le caractère écologique de l'arrivée des trottinettes. Pour cela, une étude plus systémique doit être réalisée.
Pour mieux évaluer le caractère écologique des trottinettes électriques, il faut donc étudier ce mode de transport à la lumière de ces trois aspects.

Les évaluations ont don été entreprises pour la ville de Paris pour connaître comment le bilan carbone de la mobilité parisienne a été affecté par l'arrivée des trottinettes électriques partagés sur l'année 2019. D'abord, les reports modaux kilométriques ont été estimés sur la base d'une enquête spécifique conduite dans les rues parisiennes à l'été 2019 : deux tiers provenaient du métro et du RER, un quart du vélo et de la marche. Seuls 7 % des kilomètres parcourus en trottinettes ont remplacé la voiture (personnelle ou taxi). Malgré 8 % de déplacements induits, les déplacements parisiens ont diminué de 150 millions de kilomètres sur un an, grâce aux trajets plus directs en trottinette.

Puis un modèle a ensuite été développé pour évaluer de manière rigoureuse l'impact carbone des principaux modes de transport à Paris sur leur cycle de vie complet : manufacture, utilisation, entretien et fin de vie des véhicules et des infrastructures associées.
Les résultats de cette évaluation montrent que les trottinettes partagées à Paris auraient généré des émissions de gaz à effet de serre supplémentaires : environ 13 000 tonnes en un an – soit l'équivalent des émissions annuelles d'une ville française de 16 000 habitants. Trois raisons expliquent ce mauvais bilan : l'impact de la manufacture, la gestion de flotte, et les reports modaux de transports peu émissifs.

Pour pallier ce mauvais bilan, la direction des études propose des solutions.
« Trois mots d'ordre s'imposent pour faire des trottinettes électriques un mode de déplacement plus durable : améliorer leur conception et leur longévité, réduire les émissions liées à la gestion de flotte, favoriser les reports modaux depuis les modes plus émissifs » selon Anne de Bortoli, chercheuse en « durabilité des transports .»