La crise de la covid-19 a des répercussions dans de nombreux domaine dont celui des dividendes. Dans le monde, au deuxième trimestre, les actionnaires ont touché 382,2 milliards de dollars contre 500,3 milliards l’année passée durant la même période, soit 108,2 milliards de moins sur les trois premiers mois de l’année. Les dividendes ont ainsi reculé de 22% ce qui représente « leur plus forte chute trimestrielle depuis la crise financière mondiale », selon les spécialistes de Janus Henderson Investors.

Le confinement a mis des pans entiers de l’économie mondiale à l’arrêt. Les bénéfices des entreprises cotées en bourse se sont effondrés ce qui a eu des répercussions sur les dividendes. « Plus d’un quart des entreprises ont réduit leurs dividendes au deuxième trimestre et plus de la moitié les ont purement et simplement supprimés » selon Janus Henderson Investors.

Cependant toutes les régions n’ont pas été touchées de la même façon, notamment du fait de la différence de progression du virus mais également des mesures mise en place par les différents gouvernements. Si la région Europe a été très fortement impacté, avec une diminution des dividendes de 45% au deuxième trimestre enregistrant une « dégringolade stupéfiante » de 66,9 milliards de dollars pour tomber à 83,4 milliards de Dollars ; la situation diffère en Amérique du Nord. Cette baisse s’explique également par le fait que les banques, pour accorder leurs aides aux entreprises demandaient de renoncer aux dividendes. Les autres sociétés ont préféré « protéger leurs bilans et préserver leurs liquidités pour faire face à l’extrême incertitude des prévisions économiques », expliquent les spécialistes. Janus Henderson Investors constate également une très forte disparité en fonction des Pays. « La France, l’Espagne, l’Italie et la Suède ont enregistré les plus fortes baisses, l’Allemagne a été beaucoup moins touchée et la Suisse n’a pas été affectée du tout ».

En France, « les dividendes ont baissé de 57%, diminuant de 13,3 milliards de dollars, ce qui est de loin la plus mauvaise période jamais enregistrée ». « Un tiers de la baisse est lié aux banques françaises » selon Janus Henderson ; « les secteurs de la consommation et de l’industrie ont également été fortement touchés ».

Le constat est le suivant les dividendes ont diminué pratiquement dans toutes les régions du monde, sauf en Amérique du Nord, où ils sont restés quasiment inchangés. Aux États-Unis, la plupart des sociétés déterminent leurs dividendes une fois par an et les payent en quatre versements égaux. Les sociétés américaines privilégient un autre mode de rémunération, le rachat d’actions. Ces dernières ont drastiquement réduit ce mode de rémunération des actionnaires. Goldman Sachs estime qu’il y a eu 700 milliards de dollars l’an dernier en rachats d’actions. « Leur arrêt entraîne donc une économie d’argent immédiate pour les sociétés américaines ».

Pour conclure sur l’ensemble de l’année 2020, Janus Henderson anticipe une baisse comprise entre 17% et 23% des dividendes mondiaux (vision optimiste et pessimiste). Ils devraient alors représenter un montant global de 1100 milliards à 1180 milliards de dollars.