L'UFC-Que Choisir porte plainte auprès du procureur de la République contre Nintendo pour obsolescence programmée, a annoncé l'association de défense des consommateurs, mardi 22 septembre. En cause ? Les dysfonctionnements affectant les manettes de la console Switch.

Déjà en Novembre 2019, l’association de protection des consommateurs avait Nintendo dans son viseur dénonçant notamment la société nippone concernant les problèmes relatifs aux Joy-Con de la Nintendo Switch. « Après la dénonciation (…) des dysfonctionnements affectant les manettes Switch en novembre dernier, plus de 5 000 consommateurs se sont manifestés auprès de notre association, en seulement 48h », explique l'association.
En janvier 2020, Nintendo France avait apporté une réponse à même de réduire le volume des mécontentements, puisque les prises en charge des Joy-Con défectueux devenaient ainsi gratuites même si les périphériques n’étaient plus sous garantie.

Suite à la dénonciation de l’association, Nintendo a annoncé réparer gratuitement et sans difficulté les manettes de Nintendo Switch, même hors garantie
Les témoignages de consommateurs ont pourtant continué à affluer. L’UFC-Que Choisir a donc diligenté une expertise pour comprendre l’origine du problème.

Il a ainsi pu être constaté par les experts que des modifications ont été réalisées par Nintendo dans la conception de ses manettes, il y a quelques mois. Pourtant, et malgré ces modifications, la panne persiste toujours. Alors que Nintendo était informé de ce dysfonctionnement, le géant nippon a choisi de ne pas modifier les composants sujets à cette panne.

L’analyse en laboratoire des manettes défectueuses aurait mis en lumière deux causes de la panne : une usure prématurée des circuits imprimés et un défaut d’étanchéité qui entraîne une trop grande quantité de débris et poussières au sein du joystick.
À chaque fois, les manettes (appelées Joy-Con) souffrent du même problème : des mouvements fantômes inopinés qui empêchent les joueurs d'utiliser correctement leur console. Le phénomène a pris une telle ampleur depuis trois ans qu'il s'est vu affubler d'un nom, le « Joy-Con Drift ». Le PDG de Nintendo a d'ailleurs dû présenter des excuses en juillet.
« La société [vend] des manettes qui ont vocation à tomber en panne avant la fin de la première année d'utilisation, en connaissance de cause », explique l'UFC-Que Choisir, estimant que l'entreprise « s'adonne à des pratiques d'obsolescence programmée ».

L’UFC-Que Choisir a donc porté plainte auprès du Procureur de la République de Nanterre.

Cette action reçoit le soutien de HOP, une autre association à la pointe de la lutte contre l’obsolescence programmée. Elle s’est faite connaitre par sa plainte contre Epson dans les imprimantes en septembre 2017 puis contre Apple dans les smartphones en décembre 2017. La firme à la pomme a été accusée de ralentir, par la mise à jour de son système d’exploitation, le fonctionnement de ses vieux iPhones pour inciter les utilisateurs à passer à des iPhones plus récents, et donc plus chers. En février 2020, elle est condamnée par la DGCCRF à une amende de 25 millions d’euros pour "pratique commerciale trompeuse par omission".