Situation actuelle sur le marché du gaz russe

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit une baisse record des volumes de livraison dans l'histoire du marché du gaz en 2020 à 150 milliards de mètres cubes. En cause un hiver chaud en Europe, des mesures restrictives, un faible niveau d’activité économique provoqué par la pandémie de la Covid-19. Face à ce choc sans précédent, le marché mondial du gaz a subi de forts ajustements de l'offre et de la demande. Cependant, les experts de l'AIE s'attendent à ce que la demande de gaz naturel connaisse un rebondissement en 2021 si la crise de Covid-19 n'a pas d'impact à long terme. En Russie, en cinq mois 2020 de perdus compose 23% à l'exportation et offre. Gazprom n'a pu utiliser que le gazoduc Nord Stream à pleine capacité.

La nouvelle de la découverte par la Turquie de grandes réserves de gaz naturel en mer Noire, officiellement annoncée le 21 août 2020 par le président turc Tayyip ERDOGAN, ne peut pas plaire à la Russie. D'ici 2023, les autorités turques prévoient de commencer à le livrer sur le marché intérieur, puis à l'exporter. Selon ERDOGAN, le volume du champ est de 320 milliards de mètres cubes. Dans cette situation, il semble y avoir une crainte que l'avenir ne fonctionne pas à pleine capacité du Turkish Stream, cependant, comme l'a déclaré le ministre Turc des Finances Berat ALBAYRAK, la découverte par la Turquie d'un champ de gaz naturel en mer Noire peut aider à la coopération entre Ankara et Moscou. Sans aucune doute, la Russie possède une expérience considérable dans le développement de champs, y compris offshore. Le démarrage de la production nécessite d'énormes investissements et du temps, 3 ans pour l'exploitation complète du champ et l'approvisionnement - un délai ambitieux. Surtout dans le contexte de prix bas de l'énergie actuel, le développement du plateau maritime peut s'avérer non rentable.

Le gazoduc «Power of Siberia» a commencé les livraisons de la Russie à la Chine récemment, fin 2019. Selon Gazprom, il est tout à fait possible de fournir du gaz à plusieurs régions de Chine avec ces approvisionnements. Une formule de contrat concurrentiel et une courte distance font de l'approvisionnement de gaz l'une des sources mutuellement avantageuses d'importations de gaz. La fourniture de gaz à travers le gazoduc "Power of Siberia" profite également aux sociétés pétrolières et gazières chinoises. Au premier trimestre de 2020, un nouveau gazoduc a aidé à la société pétrolière et gazière CNPC avoir un niveau d'équilibre financier, l’entreprise a enregistré plus tôt la perte.

Le gazoduc Nord Stream-2. Depuis décembre 2019, les États-Unis continuent d'imposer de nouvelles sanctions aux participants au projet Nord Stream 2, qui a suspendu la construction du gazoduc. Washington a déclaré qu'il était prêt à renforcer les restrictions. 24 des 27 pays de l'UE ont protesté contre les actions des États-Unis. Auparavant, le chef de la commission de l'économie et de l'énergie du Bundestag, Klaus ERNST, avait déclaré que l'Allemagne autorisait les représailles contre
les États-Unis, tout en maintenant la pression sur les entreprises impliquées dans la mise en œuvre du pipeline.

L'Union européenne ne pourra pas abandonner dans un proche avenir l'utilisation du gaz naturel et de l'énergie nucléaire, car elles sont nécessaires pour assurer l'équilibre énergétique dans le cadre de la transition vers les énergies nouvelles. C'est ce qu'a déclaré début juillet 2020 le vice- président de la Commission européenne Frans TIMMERMANS, représentant à Bruxelles la stratégie de l'UE pour l'utilisation de l'hydrogène dans les pays. D’après lui, le passage des capacités de production en Europe du charbon au gaz réduirait considérablement les émissions de carbone. Il a également noté que l'UE n'abandonnera pas ses projets de développement de son infrastructure de transport et de stockage de gaz naturel, car à l'avenir, l'UE a l'intention de l'adapter à l'hydrogène comme carburant. Cette conversion est 25% moins chère que la construction d'une nouvelle infrastructure.

La Commission européenne s'est fixé comme objectif d'atteindre zéro émission de carbone dans son secteur énergétique d'ici 2050, et maintenant, malgré le choc économique de la pandémie de Covid-19, elle entend poursuivre sa mise en œuvre à un rythme accéléré.

La période actuelle et la situation géopolitique ne sont pas très favorables à la Russie, mais malgré cela, la Russie reste l'un des principaux leaders sur le marché mondial du gaz, avec les États-Unis et le Qatar.