Un des corolaires du réchauffement climatique est la sécheresse, qui devient de plus en plus fréquente chaque année.
Selon le comité national de l'eau, des épisodes de sécheresse devraient toucher de
nombreux départements français au cours de l'été 2020.
Le jeudi 14 mai, ce même comité s’est rassemblé pour échanger sur les principes
à mettre en œuvre afin de mieux anticiper les difficultés liées aux épisodes de sécheresse
à venir. Ils devraient effectivement toucher de nombreux départements français au
cours de l'été 2020, d'après une carte présentée par la secrétaire d'État à la Transition
écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon.

Les données mesurées au niveau national durant le mois d'avril (débits des rivières,
recharge des nappes, humidité des sols, quantité de pluie tombée, et prévisions
météorologiques saisonnières) ont en effet permis d'identifier les zones à risques pour
cet été. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté, Grand-Est,
Centre-Val de Loire et Nouvelle-Aquitaine pourraient connaître des épisodes de
sécheresse prononcés.
La secrétaire d'État a rappelé « la nécessité de rester attentif dans tous les territoires
afin d'éviter des pénuries d'eau d'ici la fin de l'été, comme la France en a connu l'été
dernier », précise un communiqué du ministère. En 2019, 88 départements ont connu
des arrêtés préfectoraux limitant les usages de l'eau, et 13 départements ont subi des
ruptures d'approvisionnement de longue durée (jusqu'à 100 jours en Ariège ou en
Haute-Saône), sur des portions étendues de leur territoire.

Les préfets vont alors jouer un rôle prépondérant dans la gestion de cette sécheresse à venir.
Ainsi, ces derniers auront pour mission de renforcer la coordination interdépartementale, d’harmoniser les mesures de restriction des usages de l'eau, et d’identifier les actions à mener pour éviter toute défaillance d'approvisionnement en eau potable. L’objectif étant de tendre à une meilleure anticipation et gestion de crise, mais aussi de limiter les risques de sur-crise en période de crise sanitaire liée au Covid-19, « il est demandé aux préfets de mieux harmoniser les mesures de restriction des usages de l'eau à l'échelle des bassins hydrographiques, en veillant à utiliser des seuils cohérents de déclenchement des mesures ».
Les chantiers de renouvellement de canalisations, les grosses opérations de maintenance, ou encore les travaux de sécurisation ont été, dans une large majorité, arrêtés ou différés pendant la période de confinement. Les préfets sont donc appelés à mobiliser l'ingénierie technique et financière de l'État, en lien avec les agences de l'eau, pour accompagner les collectivités territoriales dans les travaux d'interconnexion ou de résorption de fuite.

Le Gouvernement demande également que les impacts du changement climatique
soient pris en compte dans le volet « eau potable » des plans ORSEC. Le dispositif ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile) est un programme d'organisation des secours à l'échelon départemental, en cas de catastrophe. Il permet une mise en œuvre rapide et efficace de tous les moyens nécessaires sous l'autorité du préfet.
Enfin, un service numérique d'information sur les restrictions d'usage sera développé afin de
faire connaître rapidement au grand public la situation de déficit et les mesures à
respecter.