Sur le plan économique : Contrairement à certaines entreprises, la crise sanitaire est rapidement devenue une aubaine pour le e-commerce. Entre le 3 et le 16 avril l’action d’Amazon a grimpé de 21% ; la fortune du patron de ladite société a également augmenté de 24 milliards depuis le début de la crise.

Ainsi, en ordonnant à Amazon de n'expédier que des produits essentiels (alimentaires, sanitaires ou médicaux), qui représentent moins de 10% des produits habituellement vendus, sous peine d'une amende de 1 million d'euros par jour et par infraction constatée, la justice française a anéanti non seulement le modèle économique d’Amazon (45% des articles de la plateforme est assuré par Amazon) mais a également de celui plusieurs entreprises chinoises (représentant 30% des articles vendus par Amazon France).
Cette décision a conduit, avec la complicité de la direction d'Amazon, à l'arrêt total de travail de plus de 10 000 employés. Du côté des consommateurs, des milliers de commandes ont déjà connu des retards considérables sans que ces derniers aient la certitude d'avoir droit à des indemnités pour retard. Compte tenu du caractère « imprévisible, irrésistible et extérieur » de l’épidémie a toutes les chances d’être considéré par un juge comme « force majeure ». De ce fait, le vendeur se trouve dégagé de certaines responsabilités.

Sur le plan politique : Le front des critiques, longtemps centré sur les conditions de travail, s’est élargi. Le vote de la « taxe GAFA », à l’été 2019, a remis la question fiscale au premier plan, après un accord trouvé, en 2018, entre Amazon et l’administration, qui lui reprochait de dérouter une bonne part de ses revenus, via le Luxembourg. Arguant de ses faibles marges, le distributeur a répercuté sur ses vendeurs la taxe de 3 % du chiffre d’affaires, instaurée par la France.

Pris entre la décision de justice et le choix d’Amazon de fermer ses sites, l’exécutif a cherché à ne paraître ni favorable ni défavorable au groupe américain. « Amazon n’a fait l’objet ni d’un traitement de faveur ni d’une persécution, répond le cabinet de la ministre, niant des tensions. L’entreprise a été traitée comme les autres, au regard du droit ». Par ailleurs, Amazon a effectué une demande de chômage partiel qui a été refusée par l’État pour des raisons qui ne sont pas connues, montrant un peu plus la dimension politique de cette affaire.

Toutefois, le e-commerçant avait annoncé qu’elle allait contester la décision de la Cour d’Appel de Versailles devant la Cour de Cassation. mais un accord est finalement intervenu vendredi 15 mai avec les organisations syndicales CFDT, CGT, FO et Sud. La direction d’Amazon a annonce mardi 19 mai, la reprise à 100 % de ses activités dans trois semaines « sur la base du volontaire ».

sources :
https://www.forbes.com/real-time-billionaires/#530655283d78

https://www.journaldunet.com/ebusiness/commerce/1417453-et-les-grands-gagnants-sur-amazon-france-sont-les-marchands-chinois/

https://www.marianne.net/economie/amazon-depose-une-demande-de-chomage-partiel-l-etat-refuse