Un an après l’arrêt des opérations de forage en Guyane par Total, faute de présence d’hydrocarbures sur la zone inexplorée au centre du permis « Guyane maritime », le gouvernement français a annoncé, jeudi 20 février, avoir mis fin définitivement aux forages pétroliers maritimes en France, en refusant de prolonger un permis de recherche au large des îles Eparses, un archipel français situé dans le canal du Mozambique.
Le gouvernement a « refusé de prolonger le permis exclusif de recherches en mer de “Juan de Nova maritime profond”, situé au large des îles Eparses » et « il n’y aura donc plus, en France, de forage d’hydrocarbures en mer », ont annoncé Elisabeth Borne et Bruno Le Maire, ministres de la transition écologique et de l’économie, dans un communiqué commun.
La loi Hulot, votée fin 2017, interdisait la délivrance de tout nouveau permis de recherche d’hydrocarbures en France. Le texte n’étant pas rétroactif, cette interdiction ne s’appliquait pas aux demandes d’ores et déjà déposées et à l’étude.
Au-delà de la fin de l’exploration, le texte de 2017 prévoit l’arrêt progressif de l’exploitation d’hydrocarbures à l’horizon 2040, afin de « sortir la France des énergies fossiles ». Au-delà de cette date, les concessions existantes ne pourront donc pas être renouvelées.
Selon le gouvernement, soixante-quatre gisements pétroliers et gaziers sont aujourd’hui en exploitation en France, principalement dans le bassin aquitain et dans le bassin parisien, pour une superficie totale de 4 000 km2. La production pétrolière du pays représente 1 % de sa consommation.
Mais alors que le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, est attendu samedi 22 février au Mozambique, les Amis de la Terre ont souligné jeudi que « des opérateurs français dont Total y développent de larges projets gaziers, soutenus financièrement par la puissance publique à travers des financements export ».
« On assiste, encore une fois, à l’écologie double face du gouvernement. Aujourd’hui, ils annoncent le refus de prolonger un permis de recherche au large des îles Eparses. Demain, Jean-Yves Le Drian va au Mozambique pour défendre les intérêts de l’industrie fossile française », a réagi Cécile Marchand, chargée de campagne climat aux Amis de la Terre.
Présumées riches en hydrocarbures, les îles Eparses sont situées entre Madagascar et le Mozambique, en Afrique. Cet archipel dont les terres émergées représentent environ 7 km2 fait l’objet d’une vive querelle territoriale entre Paris et Antananarivo.