Avant d’aller plus loin voyons de plus près ce qui est défini comme étant des déchets médicaux. Il y a tout d’abord les DASRI (Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux). Les DASRI sont présentés comme l’ensemble des déchets à risques infectieux, chimiques, toxiques et radioactifs. Ces déchets de soins contiennent des micro-organismes ou des toxines pouvant facilement contaminer des personnes ayant un contact direct ou non avec, d’où la nécessité de valorisation par leurs producteurs.
Les déchets médicaux sont aussi représentés par des parties anatomiques ou PAOH, des déchets chimiques et toxiques liquides et solides (DD) mais aussi des déchets assimilables aux ordures ménagères, que l’on appelle les DAOM.
Ces déchets sont produits par les établissements de soins de santé, les établissements de recherche et d’enseignement à caractère médical et vétérinaire, les établissements d’enseignement des soins de santé, les laboratoires d’essais et de recherche clinique et les établissements qui s’occupent de la production ou de l’essai de vaccins.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 15% des déchets générés par les activités de soins de santé sont considérés comme des matières dangereuses pouvant être infectieuses, toxiques ou radioactives.
Chaque année, on estime que 16 milliards d'injections sont administrées dans le monde, mais toutes les aiguilles et les seringues ne sont pas éliminées correctement par la suite.

De plus, la combustion à ciel ouvert et l'incinération de déchets de soins de santé peuvent, dans certaines circonstances, entraîner l'émission de dioxines, de furannes et de particules.

En Afrique, de nombreux pays ne disposent, ni de législation appropriée, ni de moyens pour la gestion de ce type de déchets selon les normes.

PLAGE DU CAP-MANUEL A DAKAR : ALERTE DE DECHETS MEDICAUX OCCASIONNANT UNE SITUATION DESASTREUSE

La plage des Cap Manuel de Dakar sert désormais de dépôts d’ordures à des centres hospitaliers. Les riverains ont depuis lors alerté plusieurs fois l’opinion et les autorités notamment sur les réseaux sociaux. En effet, il y a la présence de différents produits et accessoires issus vraisemblablement de structures sanitaires. En effet des étuis avec du sang, des poches de transfusion, des seringues et divers matériels sont jetés sur la plage. Cette plage de Cap Manuel est voisine des principaux hôpitaux de la ville de Dakar.

MAROC : UN PLAN DE GESTION DES DECHETS MEDICAUX DANGEREUX

Au Maroc, un total de 22.000 tonnes de déchets médicaux et pharmaceutiques est enregistré chaque année, dont 6.000 tonnes sont considérées comme “dangereuses”, a indiqué à Rabat le ministre de l’Énergie, des mines et de l’environnement, Aziz Rebbah. Relevant que les déchets ne sont pas mesurés par leur volume mais plutôt par les risques qu’ils peuvent représenter, il a précisé que le système juridique aussi bien national qu’international fait distinction entre les déchets ordinaires et ceux dangereux, particulièrement les déchets médicaux.
Le ministre a, en outre, fait observer qu’un certain nombre de mesures ont été prises pour gérer la problématique des déchets médicaux, citant à cet égard l’ouverture du champ de la gestion déléguée pour les entreprises souhaitant investir à Casablanca, à Laâyoune et à Rabat sous la supervision du ministère de la Santé, en plus la révision à la hausse des amendes stipulées par la loi relative à la gestion des déchets et à leur élimination.
“Le ministère est en train d’élaborer un nouveau plan relatif à la gestion des déchets médicaux dangereux”, a-t-il indiqué, évoquant notamment un texte législatif se rapportant aux déchets dangereux et un texte de décret portant uniquement sur les déchets médicaux et pharmaceutiques.

BENIN : GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX, UN ENJEU POUR LA SANTE

Au Bénin, si l’État a tôt pris le taureau par les cornes, les moyens semblent toujours insuffisants pour mettre en place une politique rationnelle de gestion.
En dépit de certaines imperfections, le décret 2002-484 du 15 novembre 2002 au Bénin, pose les jalons de l’amélioration de la gestion des DBM dans les formations sanitaires du pays, suivant des principes-clés.
Il s’agit de la séparation obligatoire des déchets anatomiques humains, des déchets non anatomiques infectieux et déchets infectieux pointus et tranchants, de l’affectation des déchets à des récipients appropriés identifiables par leurs couleurs différentes, de la séparation des biomédicaux d’avec les autres types de déchets durant l’entreposage avec un temps de stockage inférieur ou égal à 48 heures…
Le Bénin s’est aussi approprié cette exigence et a fait de la construction de fosses septiques et d’incinérateurs, de l’acquisition de matériels de protection des agents de santé et des usagers tels que les bottes, gants, etc., un axe stratégique dans la mise en œuvre de sa politique en la matière.

ALGERIE : PROTESTATION CONTRE UNE DECHARGE DE DECHETS HOSPITALIERS A TEBESSA

Des dizaines d’habitants de la ville de Bir El-Ater (120 km au sud de Tébessa), des représentants d’associations de la protection de l’environnement et des membres du “club vert” ont protesté hier devant le siège de l’APC contre la réalisation d’une décharge de déchets spéciaux et déchets hospitaliers. Les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire notamment : “Non à la confiscation de notre droit à un environnement propre” et “Ne jouez pas avec l’avenir des futures générations”.
Certains protestataires ont déclaré à l’APS que “la réalisation de cette décharge engendrera plusieurs problèmes environnementaux”, soulignant que les habitants de cette collectivité locale réclament l’inscription et la réalisation des projets de développement dans divers secteurs qui permettent de créer de nouveaux postes d’emploi dans cette commune du sud de la wilaya, qui affiche un taux élevé de chômage. Ils ont également appelé les autorités locales à intervenir “immédiatement” auprès de la tutelle afin d’annuler la réalisation de cette décharge.

Toutefois, la question de la gestion des déchets médicaux reste un défi permanent ; une fois en marche, la machine ne manque en effet pas d’émettre des bruits forts.

En somme, elle ne semble être qu’un nouveau pas vers le bout du tunnel dans la gestion du casse-tête que représentent les déchets biomédicaux dans l’espace de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).

« La bataille est loin d’être gagnée, et la veille doit donc être permanente. »