Selon l’Organisation météorologique mondiale, « la dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années ».
Cette concentration est due notamment à la présence de certains gaz à effet de serre dans l’atmosphère selon l’organisation des Nations unies qui a mis en garde le lundi 25 novembre qu’« Il n’y a aucun signe de ralentissement, et encore moins de diminution, (…)malgré tous les engagements pris au titre de l’accord de Paris sur le climat ».

Cette affirmation ne se base pas sur les quantités de gaz à effet de serre qui sont libérées dans l’atmosphère mais de celles qui y restent, sachant que les océans absorbent environ le quart des émissions totales, tout comme la biosphère, composée notamment des forêts.

Le C02 dû aux activités humaines est le fléau de cette concentration car il constitue le gaz à effet de serre le plus persistant et, a battu un nouveau record de concentration l’an dernier, à 407,8 parties par million (ppm), soit 147 % du niveau préindustriel de 1750.
Une inquiétante corrélation, faite par M Taalas, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale, concerne le niveau de la mer qui, était supérieur de 10 à 20 mètres du niveau actuel avec une température plus élevée de 2 à 3°C qu’aujourd’hui il y a 4 millions d’années.

C’est ensuite le méthane (CH4), qui figure au deuxième rang des plus importants GES persistants, et le protoxyde d’azote (N2O) qui ont également contribué à l’augmentation plus forte que la moyenne annuelle de concentration de la dernière décennie.
Le méthane, dont 60 % des émissions sont d’origine humaine (élevage de bétail, riziculture, exploitation des combustibles fossiles, décharges…), et le protoxyde d’azote, dont 40 % des émissions sont d’origine humaine (engrais, processus industriels…), ont aussi atteint des pics de concentration. Ce dernier a contribué fortement à la destruction de la couche d’ozone stratosphérique.

Les plans de réduction de gaz à effet de serre, auxquels se sont engagés les États en 2015, n’ont apparemment pas permis d’endiguer une telle concentration qui ne cesse d’augmenter du fait des émissions mondiales.
Les actes et les ambitions des États sont à revoir à la hausse « dans l’intérêt de l’humanité » selon M Taalas. Cependant, les États-Unis ont officialisé au début de novembre leur sortie de l’accord de Paris, alors qu’ils appartiennent aux quatre pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre avec la Chine, l’Inde et l’Union européenne. Ils représentent à eux seuls 56% des émissions mondiales.
Toutefois, l’Union européenne qui représente 9% des émissions, remplit, et même dépasse, ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre, selon une étude de l’ONG américaine Fondation écologique universelle (FEU-US).

A l’instar des États qui tendent à atteindre des objectifs de réduction des gaz à effets de serre, des pays, tels que le Qatar, sont loin de se pencher sur le sujet. Au contraire, ce pays dont la température a augmenté de 2°C depuis l’ère préindustrielle, a décidé, poussé par la chaleur et la Coupe du monde de football qui aura y aura lieu en 2022, de climatiser ses espaces extérieurs. Cette solution de court terme contre la chaleur est en réalité une contribution au réchauffement planétaire, causée par l’émission de grandes quantités de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Bien que ce pays soit l’une des première victime du dérèglement climatique, il a pris la voie de l’adaptation plutôt que de la réduction de ses émission impliquant un dérèglement d’autant plus important du climat.