Après une enquête interne menée sur des millions d'applications, le réseau social a annoncé le 20 septembre dernier avoir suspendu des dizaines de milliers d'entre elles, qui posent potentiellement un risque en termes de respect de la vie privée de ses utilisateurs.

En outre, le réseau social a lancé cette enquête après qu'un lanceur d'alerte a révélé que Cambridge Analytica avait mené des campagnes de manipulation massives pour influencer les électeurs américains et britanniques en passant par des applications sur Facebook.

Rappel des faits : en juillet 2015, l'implication de Cambridge Analytica (CA) dans les primaires présidentielles du Parti républicain américain de 2016 est dévoilée. En décembre 2015, le journal The Guardian rapporte que l'homme politique américain Ted Cruz a utilisé les données de CA, sans consentement ni information auprès les personnes visées.

En mars 2018, The New York Times, The Guardian et Channel 4 News rapportent plus de détails sur la fuite de données grâce aux révélations de l'ancien salarié de Cambridge Analytica Christopher Wylie, qui a fourni des éclaircissements sur la taille de la fuite, la nature des données personnelles et les échanges entre Facebook, Cambridge Analytica et des personnalités politiques qui avaient retenu les services de CA dans le but d'influencer les intentions de votes.

Le 17 avril 2018, la société Facebook admet recueillir des données sur les internautes, peu importe qu'ils soient enregistrés, ou non, sur le site et même s'ils naviguent sur d'autres sites et lance une enquête interne.

En juillet dernier l’agence de protection des consommateurs américaine a infligé une amende record de 5 milliards de dollars à Facebook pour avoir « trompé » ses utilisateurs sur le contrôle de leur vie privée, notamment lors d'une fuite massive de données personnelles vers Cambridge Analytica.

Pour cette grande enquête, la plateforme a travaillé avec des centaines de personnes : avocats, enquêteurs externes, analystes de données, ingénieurs, afin de mieux comprendre les mécanismes abusifs et de pouvoir, in fine déloger les acteurs néfastes parmi les développeurs.