La pêche à l'aimant, également appelée pêche magnétique, est la recherche d'objets ferromagnétiques dans les eaux extérieures à l'aide d'un puissant aimant au néodyme.

Ce loisir combine l'écologie avec la chasse au trésor. Les aimants utilisés sont assez puissants pour repêcher de gros déchets comme des morceaux de bicyclettes, des fusils, des coffre-fort, des bombes, des pièces de monnaie et des pièces automobiles (jantes, etc.) dans des plans d'eau, mais beaucoup de ceux qui s'engagent dans ce passe-temps ont l'espoir de trouver des objets rares ou précieux.

Les aimants utilisés sont spécialement conçus pour récupérer des objets perdus au fond des plans d'eau. Il existe deux types principaux de ces aimants : à double face et simple face


Cette pratique a été initié par Owen Gressier, 20 ans, animé par sa « passion pour la Seconde Guerre mondiale » et le désir de dénicher « des objets historiques », médailles ou matériel militaire, il s’est « vite aperçu qu’il était possible de dépolluer les eaux ».

Il a donc créé en 2017 une page Facebook, comptant aujourd’hui 500 abonnés, pour « partager des photos, donner des conseils et organiser des sorties ».


Contrairement à la pêche de poissons ou de végétaux, il n’existe aucune licence, aucun permis à posséder pour pratiquer la pêche à l’aimant.


La pêche à l’aimant à l'instar d'un détecteur de métaux n'est pas une activité dangereuse en principe. Toutefois, en mai, à Ferrière-la-Grande (Nord), un homme a ainsi été gravement blessé par du gaz moutarde échappé d’un obus. Deux jeunes ont également « remonté fin juillet une grenade au phosphore » à Hem-Monacu (Somme) et subi des « irritations »


Tous les objets pêchés au fond des cours d’eau doivent être manipulé avec précaution et des gants épais devront être porté à chaque session de pêche. Il ne faut pas oublier qu'un objet métallique peut être très coupant.

En outre on ne déplace pas impunément des grandes masses sans déranger des écosystèmes. Parfois, la vie sous-marine, tant végétale qu’animale, s’est adaptée à l’objet et parfois même elle en dépend. Retirer un objet massif sous prétexte qu’il est en métal n’est pas toujours une bonne idée.
Laisser un aimant super puissant au fond de l’eau n’est pas sans conséquence, de nombreux animaux utilisent le champ magnétique pour s’orienter, Ces pêcheurs envoient des terres rares dans l’eau, etc. Il faut alors un deuxième pêcheur pour vous aider…

Enfin, si le pêcheur récupère un moteur de voiture le rejeter n’est pas une solution :

Il a abîmé l’écosystème alentour en le retirant,

Une pêche responsable doit être accompagnée d’un voyage à la déchetterie, d’une revente chez un ferrailleur ou d’un recyclage général :

Il faut aussi penser au retrait de l’objet : traîner au fond de l’eau une grande masse, parfois à de nombreuses reprises, c’est potentiellement détruire des micro-écosystèmes…

En ce qui concerne la législation, on ne trouve aucune mention spécifique de pêche magnétique dans les textes de loi, mais le Code du Patrimoine suffit pour nous indiquer l’esprit dans lequel elle doit être pratiquée.

Ce texte réglemente notamment la prospection par détecteur de métaux :

Article L542-1 du Code du Patrimoine (reprenant la loi 89-900) :

« Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d’objets métalliques, à l’effet de recherches de monuments et d’objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche. »

À terme, nul doute que la pêche à l’aimant sera probablement fortement réglementée ou interdite. C’est déjà le cas dans certains départements et certains cours d’eau, et elle est dans tous les cas interdite dans les sites archéologiques et les zones de frai (reproduction des poissons).

Récemment, le maire de Frelinghien prenait un arrêté interdisant la pêche à l’aimant sur sa commune, pour éviter des accidents, voire des drames, avec la remontée de munitions de la Grande-Guerre. Deux autres édiles lui emboîtent le pas, à Warneton et Deûlémont.

En effet, si retirer des vélos et des cadenas contribue à l’assainissement des cours d’eau, elle vient avec son lot d’inconvénients qui, bien souvent, compensent ses bienfaits.