Vers une protection légale des arbres en France ?

« L’arbre est un être vivant » : voici la phrase qui débute la Déclaration des droits de l’arbre, composée de cinq articles, et proclamée vendredi 5 avril lors d’un colloque de l’association A.R.B.R.E.S à l’Assemblée nationale. Le but premier est d’inscrire l’arbre comme être vivant dans le code civil. Ce texte doit permettre une protection légale des arbres en France.


Ce projet est lancé par le naturaliste Georges Feterman, président de l’association ARBRES, et soutenu par des botanistes, arboriculteurs, juristes et parlementaires. Un nouveau mouvement qui veut donc faire reconnaître les arbres comme des êtres vivants mais aussi intégrer les spécimens remarquables au patrimoine. La propriété humaine s’efface ainsi face au droit de l’arbre (article 3).



Dans le détail, l’arbre est reconnu comme un « être vivant sensible aux modifications de son environnement » (article 2) et n’est plus considéré comme un objet. Chacune de ses parties doit, par conséquent, être respectée par l’homme : ses branches, ses feuilles, son tronc et aussi ses racines. Pour qu’il puisse croître à sa guise, l’Homme doit lui donner assez d’espace et ce, « de sa naissance à sa mort naturelle, qu’il soit arbre des villes ou des campagnes » (article 3).


L’article 4, lui, évoque ceux qui sont hors normes : « Certains arbres, jugés remarquables par les hommes, pour leur âge, leur aspect ou leur histoire, méritent une attention supplémentaire ». Et de détailler : « En devenant patrimoine bio-culturel commun, ils accèdent à un statut supérieur engageant l’Homme à les protéger comme ‘monuments naturels’ ». S’il en existe plus de 500 dans l’Hexagone, l’un d’eux est le chêne tricéphale du parc des Cordeliers (Gard) qui a environ 220 ans.


Pour les métiers du bois, l’article 5 tempère tout de même quant aux arbres qui sont plantés puis « exploités, échappant forcément aux critères précédemment cités ».

Les auteurs expliquent leur démarche : « Ce texte a pour vocation de changer le regard et le comportement des hommes, de leur faire prendre conscience du rôle déterminant des arbres au quotidien et pour le futur, en ouvrant la voie à une modification rapide de la législation au niveau national ». L’idée est donc d’alerter dans un premier temps sans aucune contrainte.