Les députés s'interrogent de nouveau sur les moyens consacrés par les pouvoirs publics à la rénovation et si les objectifs fixés dans le plan sont "réalistes ou adaptés" pour éradiquer les 7,5 millions de passoires thermiques en dix ans. Or, aujourd'hui on est très loin des objectifs déjà prévus par la loi de transition énergétique de 2015 "de 150.000 rénovations de passoires thermiques par an", a rappelé Mme Sarles. Tandis que "malgré les nombreux dispositifs mis en place, les aides que ce soit par le crédit d'impôt et le subventionnement, les émissions carbone des logements augmentent lourdement", a ajouté la rapporteure.
La rénovation énergétique des bâtiments, c'est bien d'en parler mais ça fait dix ans que rien ne change dans ce domaine", a aussi fustigé le député du Mouvement radical Bertrand Pancher. "On n'a pas du tout diminuer le nombre de passoires thermiques. Depuis le Grenelle de l'Environnement, on devait rénover 500.000 logements anciens par an, on en rénove moins de 200.000". Bertrand Pancher a mis en avant les retours des expériences menées en Autriche et en Allemagne où la rénovation énergétique des bâtiments "fonctionne très bien car les incitations financières sont stables alors qu'[en France] c'est le yo-yo tout le temps". Les solutions passent "par un service public (de la performance énergétique) de l'habitat . Il faut que l'Etat lâche du lest et donne les moyens nécessaires aux collectivités, c'est comme ça que ça marche partout", estime le député.
L'article 5 qui aborde la question de la rénovation énergétique, en renforçant la lutte contre les fraudes aux certificats d'économies d'énergie (CEE) pour mener des travaux. La loi prévoit d'accélérer les procédures de contrôle des CEE et de faciliter le cadre juridique de l'échange d'informations entre les différents services de l'Etat. Le Conseil d'Etat a toutefois annulé la disposition du projet de loi initial qui prévoyait d'imposer la réalisation de contrôles par un organisme tiers. La députée LREM Nathalie Sarles a été nommée rapporteure de la loi au sein de la commission. Elle déplore que dans cette loi énergie-climat, "le volet logement ne soit abordé que sur l'aspect énergie et CEE et qu'il n'y ait pas d'objectifs et de mesures qui soient déroulés (dans ce texte en matière de rénovation énergétique, ndlr)". La commission entend enrichir la loi sur cette question.
De nombreuses solutions sont proposées et elles méritent qu'on s'y penchent .