La valorisation énergétique par traitement thermique consiste à traiter les déchets dans une unité de combustion, transformer la chaleur produite par la combustion en énergie et traiter les fumées. C’est le même principe que celui d’une centrale thermique : l’énergie issue de la combustion des déchets est récupérée et transformée en vapeur, puis en électricité. La combustion réduit d’environ 80% le volume des déchets. Les 20% restants, obtenus en fin de combustion, sont appelés mâchefers (utilisés en tant que granulats et valorisés pour la construction routière ou la création de plateformes).
Pour valoriser l'énergie produite par le Centre de valorisation des déchets d'Halluin, la métropole lilloise (Nord) aménage une "autoroute de la chaleur". Vingt kilomètres de canalisations desserviront les réseaux de chaleur de dix communes de la métropole européenne de Lille (Mel), dont Lille ou Roubaix. Cela permettra d'augmenter la part des énergies renouvelables et de récupération de ces réseaux de 19 % en 2017 à 65 % en 2021. Ceux-ci sont aujourd'hui alimentés par du bois, du gaz et du charbon.

"L'objectif est de valoriser entre 255 et 350 GWh d'énergie/an sous forme de chaleur et de couvrir 65 % des besoins actuels en chaleur de 50.000 logements et, à terme, de plus de 70.000 logements avec des énergies renouvelables et de récupération", indique la collectivité. Ce projet sera intégralement mis en service fin 2020 et "permettra d'éteindre définitivement la centrale à charbon du Mont de Terre à compter de 2021".

Le centre de valorisation énergétique (CVE) des déchets d'Halluin traite les ordures ménagères des 90 communes du territoire métropolitain. "Jusqu'à présent, la chaleur produite à partir de ces déchets était uniquement utilisée pour les besoins de l'usine et produire de l'électricité". Avec ce projet, une eau chauffée à 120°C par le CVE sera transportée vers les différents réseaux de chaleur, qui seront équipés d'échangeurs pour récupérer les calories.

Montant total des investissements : 75 millions d'euros dont 40 millions d'euros pour le réseau de transport "autoroute de la chaleur" et 35 millions d'euros pour l'aménagement des réseaux de distribution de chaleur de Lille et Roubaix. Le projet bénéficie d'un soutien de l'Ademe (12 M€) et de l'Union Européenne (13 M€).