Le programme Epiterre a pour objet de récompenser les agriculteurs pour les services qu’ils rendent en matière de biodiversité. En effet souvent pointée du doigt comme une des principales causes destructrices de biodiversité, l’agriculture française par l’intermédiaire de son syndicat cherche des solutions pour redorer son blason. Le principe de la démarche est dit « gagnant-gagnant » pour la production agricole et la biodiversité.

L’objectif est de récompenser financièrement les agriculteurs, à l’aide de la contractualisation des externalités positives qu’ils engendrent au bénéfice de la société, pour son agriculture respectueuse de l’environnement, ou sa compensation. La FNSEA s’est appuyée sur l’expertise de l’association Imagin’rural pour monter les contrats sur-mesure.



Les projets envisagés auront une nature locale. La perte de biodiversité, liée par exemple à l’implantation d’éoliennes, sera prévue par un contrat et devra être compensée autre part, comme la mise en jachère de parcelles afin de reformer de la biodiversité.

Le département de la Marne est l’une des meilleurs illustrations de l’action d’Imagin’rural, car pour une éolienne implantée, deux hectares doivent être mis en jachères systématiquement.

La contractualisation mise en place par Epiterre a pour objectif de généraliser ces pratiques et pour but que le manque à gagner lié à la perte de production soit compensé, tout ou partie, dans le contrat. Il restera à voir si les dotations seront assez attractives au regard du travail devant être fourni par l’agriculteur ou le cas échéant le manque de revenu pour les parcelles mises en jachère ou retransformées en zones humides. Car ces mesures ne sont que des options offertes aux agriculteurs et en aucun cas obligatoires.



Les actions compensatoires ont déjà été prévues par le travail préparatoire comme par exemple, la plantation de haies, l’entretien de prairies humides, ou encore la restauration de zones humides…, de plus les grilles prévoyant le type de pratiques, les bénéfices attendus et la rémunération pour la pratique sont déjà mis en place tout comme les cas juridiques divers (propriétaire ou non de la parcelle…).

De plus, fort de l’expérience d’Imagin’rural et de son intervention sur tout le territoire français avec son réseau d’agents aux compétences multiples comme l’agronomie, la cartographie, le foncier ou encore la biodiversité, les contrats que proposent Epiterre sont presque tous déjà évalués en fonction du territoire.



Cette mesure incitative est financée par le plan biodiversité du gouvernement présenté en 2018, et qui prévoit de consacrer 150 millions d’euros aux paiements pour services environnementaux.

Après 5 ans de travail juridique et technique du syndicat et de l’association, il en ressort que le modèle ne distinguera pas entre producteur bio ou non, mais ne distinguera qu’en fonction du projet et du territoire.