L’objectif général du mécanisme de protection civile de l’UE est de renforcer la coopération entre les États participants dans le domaine de la protection civile, en vue d’améliorer la prévention des catastrophes, la préparation et la réponse aux catastrophes. Grâce à ce mécanisme, la Commission européenne joue un rôle essentiel dans la coordination de la réponse aux catastrophes en Europe et ailleurs.

Lorsque l’ampleur d’une situation d’urgence dépasse les capacités de réaction d’un pays, celui-ci peut demander une assistance par l’intermédiaire du mécanisme. Une fois activé, le mécanisme coordonne l’assistance mise à disposition par les États participants
Les catastrophes ne connaissent pas de frontières et peuvent toucher un ou plusieurs pays simultanément sans prévenir. L’existence d’une réponse conjointe bien coordonnée signifie que, lorsque les autorités nationales sont débordées, elles disposent d’un point de contact unique, plutôt que de 34. Une approche commune permet également de mettre en commun l’expertise et les capacités des premiers intervenants, d’éviter la duplication des efforts de secours et de veiller à ce que l’aide réponde aux besoins des personnes touchées.

En mettant en commun les capacités et les compétences de protection civile, ce mécanisme permet une réponse collective plus forte et plus cohérente. À ce jour, les 28 États membres de l’UE y participent, ainsi que l’Islande, la Norvège, la Serbie, la Macédoine du Nord, le Monténégro et la Turquie. Depuis sa création en 2001, le mécanisme de protection civile de l’UE a répondu à plus de 300 demandes d’assistance à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE.

Le mécanisme aide également à coordonner les activités de préparation aux catastrophes et de prévention de celles-ci menées par les autorités nationales et contribue à l’échange de bonnes pratiques. Cela facilite le développement continu de normes communes plus élevées permettant aux équipes de mieux comprendre l’approche des autres et de travailler de manière interchangeable lorsqu’une catastrophe survient.
À la suite d’une demande d’assistance par l’intermédiaire du mécanisme, le Centre de coordination de la réaction d’urgence (ERCC), la plateforme opérationnelle du mécanisme, mobilise une aide ou une expertise. L’ERCC suit les événements dans le monde entier 24 h/24 et 7 j/7 et peut garantir un déploiement rapide de l’aide d’urgence grâce à un lien direct avec les autorités nationales de protection civile. Des équipes et des équipements spécialisés, tels que des avions de lutte contre les incendies de forêt, des pompes à eau de grande capacité, des équipes de recherche et de sauvetage, ainsi que des équipes médicales, peuvent être mobilisés dans un bref délai pour des déploiements à l’intérieur et à l’extérieur de l’Europe.

Les cartes satellitaires élaborées par le service Copernicus de gestion des urgences peuvent également soutenir les opérations de protection civile. Copernicus fournit des informations géospatiales actuelles et très précises qui sont utiles pour délimiter les zones touchées et planifier les opérations de secours en cas de catastrophe. Depuis 2012, Copernicus a fourni plus de 2 000 cartes de délimitation et 1 000 cartes de classification aux pays touchés par des catastrophes. À la suite du tremblement de terre et du tsunami de septembre 2018 sur l’île de Célèbes, en Indonésie, 18 cartes individuelles ont permis d’aider les autorités indonésiennes à évaluer les zones inaccessibles ravagées par le tsunami.
Lorsqu’une crise survient dans des pays en développement, l’aide en matière de protection civile va généralement de pair avec l’aide humanitaire de l’UE. Les experts des deux domaines collaborent étroitement pour assurer l’analyse et la réponse les plus cohérentes possible, notamment en cas de réponse à des urgences complexes.
Tout pays dans le monde peut faire appel au mécanisme de protection civile de l’UE, qui est déjà intervenu dans le cadre de certaines des catastrophes les plus dévastatrices et des situations d’urgence les plus complexes. Citons par exemple l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest (2014) et en République démocratique du Congo (2018), le conflit en Ukraine (2014), le séisme au Népal (2015), la crise des réfugiés et des migrants en Europe (2015) et les incendies de forêt dans la région méditerranéenne (2017) et en Suède (2018).
Les États participants affectent des ressources nationales à la réaction d’urgence au sein d’une réserve volontaire, la capacité européenne d’intervention d’urgence. Cette réserve volontaire permet une meilleure planification et une meilleure coordination des activités de réponse aux niveaux européen et national et contribue ainsi à une réaction plus rapide et plus fiable de l’UE face aux catastrophes. Le Corps médical européen fait partie de cette réserve.
Les activités de prévention et de préparation atténuent les effets des catastrophes sur les vies, les biens et l’environnement. Des équipes bien formées sont plus efficaces pour faire face aux catastrophes. Un programme de formation destiné aux experts des États participants en matière de protection civile assure la compatibilité et la complémentarité entre les équipes d’intervention, tandis que des exercices à grande échelle, tels que MODEX 2018, forment les capacités pour faire face à des catastrophes particulières chaque année.
La Commission européenne soutient et complète les efforts de prévention et de préparation des États participants en se concentrant sur les domaines dans lesquels une approche européenne commune est plus efficace que des actions nationales isolées. Il s’agit notamment de l’évaluation des risques pour déterminer les risques de catastrophe dans l’ensemble de l’UE, du soutien à la recherche pour promouvoir la résilience face aux catastrophes et du renforcement des outils d’alerte précoce.
En mars 2019, l’UE a renforcé tous les composants de son mécanisme de gestion des risques de catastrophe afin de mieux protéger les citoyens contre ces dernières. Le mécanisme de protection civile de l’UE a ainsi créé une nouvelle réserve européenne de capacités (la « réserve rescEU »), qui comprendra des bombardiers d’eau et des hélicoptères. À travers ce mécanisme renforcé, l’UE établit les fondements d’une meilleure préparation et réaction à des situations d’urgence futures, telles que les urgences médicales, chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires.
Afin de préparer l’Europe à la saison des feux de forêts, la nouvelle législation prévoit une phase de transition durant laquelle les États participants peuvent obtenir une aide financière si, en échange, ils mettent à la disposition de l’UE leurs moyens de lutte contre les incendies.