En novembre 2018, la stratégie française pour l’énergie et le climat est élaborée et le ministère de la transition écologique et solidaire nous présente la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et de la stratégie nationale bas carbone (SNBC).

Cette initiative prend son origine en 2015 au moment de L’Accord de Paris. L’objectif étant de limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C. La France va au-delà avec son ambition de neutralité carbone d’ici 2050 car elle considère indispensable cette mesure pour répondre à cet objectif.

Aussi, l’Accord reconnaît les principes d’équité climatique qui consiste à ce que les pays ayant le plus contribué au changement climatique doivent être plus actifs dans la lutte contre le réchauffement climatique et ce, dans la mesure de leur capacité.

Cette stratégie promet déjà des changements considérable dans la vie des français d’ici 2023, comme par exemple « 9,5 millions de logements chauffés au bois », « toutes les centrales électriques à charbon arrêtées », ou encore «2,5 millions de logements rénovés (rénovations performantes ou très performantes) »,…

Elle est basée sur 20 orientations répartie selon les différents secteurs :

- Production d’énergie : fermeture des dernières centrales à charbon, fermeture de 14 réacteurs nucléaires, augmentation des capacités installées en matière d’énergie renouvelable électrique, garantir la sécurité d’approvisionnement sur le long terme et augmenter d’au moins 40% la production de chaleur renouvelable en utilisant 10% de gaz renouvelable.

- Bâtiments : rendre plus efficace les moyens de chauffage notamment en remplaçant les chaudières au fioul, et rénover efficacement les logements (la moitié habitée par des ménages modestes) en apportant le Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) sous forme de prime pour les propriétaires bailleurs et les ménages modestes.

- Transports : adapter les infrastructures pour aboutir à 100% de ventes de véhicules particuliers zéro émission, améliorer la performance énergétique des véhicules, proposer la prime à la conversation de véhicules moins émetteurs à 1 million de bénéficiaires.

- Agriculture : développer l’agro-écologie, l’agroforesterie et l’agriculture de précision, développer la bioéconomie, et proposer des produits alimentaires de meilleure qualité et réduire le gaspillage alimentaire.

- Industrie : accompagner les entreprises pour répondre à l’objectif de 38% de chaleur renouvelable en sortant du charbon et du fioul, réduire les émissions résiduelles grâce à la recherche et le développement de technologies, inciter à l’économie circulaire.

- Déchets : promouvoir la réutilisation et les réparations, réduire la quantité de déchets et améliorer la collecte et la gestion des déchets.

- Forêts et puits carbone : protéger les puits et les stocks de carbone avec une adaptation de la forêt au changement climatique et promouvoir l’utilisation du bois.

Ces 7 axes sont primordiaux car, même si depuis 1990 les émissions de gaz à effet de serre (GAES) ont diminué de 16% en France, le résultat reste encore très insuffisant.

Revenons à présent sur la SNBC. Elle a été introduite par la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissante verte. Cette stratégie Bas-Carbone décrit la feuille de route afin de réduire le réchauffement climatique. Techniquement, elle affiche un seuil d’émission GAES à ne pas dépasser : les budgets-carbone. C’est également la SNBC qui fixe le cap de la neutralité carbone à 2050 et suit les engagements de la France pris au niveau de l’Union européenne au moment de l’Accord de Paris. Par exemple, pour compenser la neutralité, il est nécessaire de miser sur les puits carbones en toute cohérence avec les 20 orientations de la stratégie française pour l’énergie et le climat.

Le troisième point important à retenir de cette stratégie est la PPE. Cette programmation pluriannuelle de l’énergie consiste simplement à la trajectoire que le Gouvernement va suivre pendant 10 ans. Elle fixe les actions prioritaires des pouvoirs publics en matière énergétique toujours dans la finalité d’atteindre la neutralité carbone.

La PPE porte un impact social et économique fort. Elle doit garantir que ce mouvement va profiter à tous par le biais d’un plan social. Mais également, la PPE va générer de nombreux investissements dans l’économie qu’on estime à 137 milliards d’euros pour la période de 2019 à 2023, et 223 milliards d’euros de 2024 à 2028.

En ce premier semestre 2019, nous attendons les consultations des instances consultatives et du public ainsi que des pays voisins sur la stratégie. Et au second semestre 2019, la publication finale de la stratégie.