La Nouvelle-Calédonie a pris de l’avance sur la mesure européenne visant à interdire le plastique à usage unique à l’horizon 2021. Le Congrès de la Nouvelle Calédonie a en effet voté le jeudi 27 décembre 2018 une loi interdisant progressivement d’ici à 2020 l’usage du plastique à usage unique sur le territoire.

Le plastique représente un véritable fléau pour l’archipel français du Pacifique Sud, et particulièrement pour son lagon, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008, pollué par un nombre considérable de produits en plastique. Mais le plastique perturbe de manière générale tout l’écosystème marin de l’archipel.

Cette mesure fut par ailleurs fortement motivée par les habitudes de consommation des habitants du territoire : le Congrès estime que 60 millions de sacs en plastique, 40 millions de barquettes et 5 tonnes de pailles sont consommés chaque année pour le territoire de 286 000 habitants, ce qui représente une consommation bien supérieure à celle en France métropolitaine.

En pratique, l’interdiction visera tout d’abord les sacs en plastique à usage unique, les sacs non biosourcés et les cabas en plastique réutilisables, qui seront interdits dès le 1er juillet 2019. Ensuite ce seront les gobelets, verres, tasses, assiettes, cotons-tiges ou encore pailles qui seront interdits à partir de septembre 2019. Enfin, l’interdiction concernera les barquettes en plastique destinées à l’emballage des denrées alimentaires lors d’achats et livraisons à partir de mai 2020.

Toutefois, bien que bon nombre d’acteurs calédoniens s’accordent à dire que cette mesure était fortement nécessaire pour préserver l’écosystème, cette dernière ne fait pas l’unanimité. On peut en effet noter une certaine réticence notamment de la classe politique, divisée par cette mesure. Si les élus de Calédonie Ensemble et les indépendantistes ont soutenu l’adoption de cette mesure, les deux groupes affiliés aux Républicains se sont abstenus. Ces derniers ont par la suite dénoncé une loi « rédigée dans l’urgence » et ne prenant pas en compte la préparation des industriels locaux. Cette dernière critique se rapporte à l’une des composantes de cette mesure qui implique l’interdiction générale et illimitée dans le temps de toute importation » du type de sacs destinés à se substituer aux actuels sacs en plastique à usage unique non compostables et non recyclables.