Bien qu’il ne fasse l’objet d’aucune réglementation, l’utilisation des trottinettes électriques, hoverboards, gyropodes, gyroroues, etc. ne fait que croitre. Ils sont considérés comme des « engins de déplacement personnel », et sont strictement interdits sur la chaussée en raison du fait qu’ils ne sont pas dotés d’une plaque d’immatriculation et qu’ils n’ont pas fait l’objet « d’un passage aux mines ». Ces engins sont pour le moment tolérés sur les trottoirs bien que non souhaités du fait de leur vitesse qui est susceptibles de provoquer des chutes.
Les véhicules légers électriques unipersonnels, également appelés engins de déplacements personnels électriques (EDP électriques) regroupent des engins tels que la trottinette électrique, les gyropodes, la monoroue ou l'hoverboard. Ces derniers sont explicitement exclus du règlement européen (UE) 168/2013 du 15 janvier 2013 portant sur la réception et à la surveillance du marché des véhicules à 2 et 3 roues et des quadricycles. Il incombe ainsi aux États membres européen de définir leur propre réglementation nationale des EDP électriques.
En France, les EDP électriques ne sont rattachés à aucune des catégories de véhicules actuellement définies dans le Code de la route et leur circulation dans l'espace public et ne font l’objet d’aucune réglementation. Les EDP électriques qui sont commercialisés en France doivent uniquement répondre aux exigences de la directive 2006/42/CE du 17 mai 2006 relative aux machines et aux exigences des réglementations qui encadrent la commercialisation des jouets dès lors qu’ils sont commercialisés en tant que jouets.
Cependant la délégation à la sécurité routière aimerait clarifier le statut de ces engins et leurs droits et obligations dans le Code de la route. Ainsi, un groupe de travail a été formé en 2016 afin de proposer une adaptation du Code de la route pour donner un statut aux EDP.
Ce travail se trouve par la même occasion lié à la démarche de définition des accès au trottoir et des règles de circulation qui leur sont applicables, annoncée lors d'une communication en Conseil des ministres du 2 novembre 2016 portant sur le développement des mobilités actives.
Ce sujet a donné lieu à de différents échanges dans le cadre de la commission « Usagers vulnérables » du Conseil national de la sécurité routière et dans le cadre des assises de la mobilité organisées par le ministère de la Transition écologique et solidaire.
Il n’existe pas à ce jour de donnés sur ces EDP qui sont jusqu'à présent absents des enquêtes ménages et des statistiques de sécurité routière et leur prise en compte dans les fichiers des accidents de la route n’est effective que depuis le 1er janvier 2018.
Les utilisateurs d'EDP non motorisés (trottinettes, skate-board, rollers) sont assimilés à des piétons par l'article R. 412-34 du Code de la route ; de ce fait, ces derniers peuvent circuler sur les trottoirs et sur les autres espaces autorisés aux piétons.
Les EDP électriques sont quant à eux destinés à un usage sur un espace privé ou fermé à la circulation. Il convient de crée et définir les règles de circulation que chaque catégorie d'EDP devra respecter.
Les choix opérés devront prendre en compte plusieurs enjeux de sécurité routière tel que :
- Les utilisateurs d'EDP qui sont des usagers vulnérables

- Les autres usagers vulnérables (cyclistes, piétons, piétons à mobilité réduite)

- La cohabitation et de partage de l'espace public entre les différents usagers

Ainsi les règles de circulation des EDP seront définies dans le Code de la route. Il faut également noter qu'un projet de norme européenne pour les EDP électriques est en cours d'élaboration. En France, la commission AFNOR « Petits véhicules motorisés » suit ces travaux européens. Cette norme européenne devrait permettre l’amélioration de la qualité et de la sécurité de ces engins notamment en termes de freinage et d'éclairage. La publication de cette norme est prévue pour mai 2019 et est d’application volontaire par les Etats membres.