Dans le contexte de la transition énergétique, l'enjeu majeur est de décarboner la production de l'hydrogène. L'un des moyens est de produire l'hydrogène à partir des énergies renouvelables, dont la part dans le mix énergétique ne cessera d'augmenter à l'avenir.

Lorsque le soleil brille — ou que le vent souffle — et seulement à ce moment-là, les panneaux photovoltaïques — ou les éoliennes — produisent de l'électricité. Lorsque la demande rencontre l'offre, tout se passe bien. Mais si l'électricité produite ne trouve pas preneur, elle est perdue. Sauf si elle peut être employée... à la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau.

Cet hydrogène propre et durable peut alors servir différentes applications dans lesquelles il se substituera aux ressources fossiles.

Il pourra intéresser les industriels et représenter pour eux un moyen de décarboner leurs procédés. Il pourra aussi servir à alimenter des stations de recharge pour véhicules roulant à l'hydrogène (voitures, camions, bus, chariots élévateurs, bateaux), des véhicules qui n'émettent ni particules fines ni CO2 et qui ne rejettent que de l'eau.

A ce titre, on peut mentionner le projet HyBalance, mené par Air Liquide au Danemark. Il s'agit du plus grand site européen de ce type avec un électrolyseur de 1,2 MW produisant de l'hydrogène décarboné destiné à l'industrie et la mobilité.

Le projet GRHYD, mené par Engie du côté de Dunkerque, expérimente quant à lui, l'injection d'hydrogène vert à hauteur de 20 % dans les réseaux de chauffage au gaz naturel.

Pour réussir cette transition, un investissement de près de 240 milliards d'euros — soit 20 milliards d'euros par an — devra être réalisé. Une somme qui peut sembler colossale, mais qui ne représente qu'une part des 1.400 milliards d'euros dépensés chaque année par le secteur de l'énergie dans le monde.

L’hydrogène peut jouer un rôle majeur dans la transition énergétique et permettre notamment de réduire de 55 millions de tonnes les émissions de gaz carbonique à l’horizon 2050. C’est aussi une vraie opportunité économique car le développement de l’hydrogène décarboné - et des technologies qui lui sont liées - permettrait de créer en France une industrie à part entière qui, en 2030, représenterait un chiffre d’affaires d’environ 8,5 milliards d’euros, pour plus de 40 000 emplois, et compenserait les éventuelles pertes d’emplois qui pèsent aujourd’hui notamment sur le secteur de l’automobile. En 2050, ce chiffre pourrait atteindre 40 milliards d’euros et plus de 150 000 employés.

Il faut un message politique fort pour faire reconnaître le rôle de l’hydrogène dans la transition énergétique. On entend souvent dire que l’hydrogène est cher et dangereux. Ce n’est pas la bonne approche. La sécurité est maitrisée. Par ailleurs, les technologies émergentes sont toujours plus chères au départ, il faut donc des subventions publiques pour permettre le développement de ces projets coûteux au départ. Il faut également adapter le cadre règlementaire en France et au niveau européen. L’hydrogène peut par exemple être injecté dans les réseaux de gaz naturel, mais il faut préciser dans quelles conditions et faire en sorte qu’une règlementation européenne soit mise au point.