L'huile de palme est apparue au début des années 2000 sur le marché européen, alors que, pendant longtemps, elle est restée cantonnée aux produits diététiques ou biologiques, parce que qualifiée de « bonne graisse » car végétale. L'huile de palme n’est aujourd’hui pas très bien perçue aux yeux du grand public.

Entre 1994 et 2014, la production d’huile de palme a été multipliée par quatre pour atteindre plus de 65 millions de tonnes. La production a principalement lieu en Indonésie et Malaisie, qui concentrent 85% de la production mondiale.

En effet, de la pâte de cacao sucrée à tartiner à base de noisette jusque dans nos cosmétiques en passant par nos moteurs, l’huile de palme a envahi notre quotidien. Toutefois, comme le relevait très justement un article sur ce site de Monsieur G. Cante du 5 mars 2018, si les pratiques mises en œuvre ne sont pas responsables, sa culture peut dévaster des forêts entières, des populations d’animaux sauvages, des communautés et notamment « La quête de l’huile de palme semble la principale responsable de l’extinction progressive des orangs outans. » Il est donc urgent d’agir afin d’éviter le point de non-retour.

Cependant, le boycott de l’huile de palme n’est pas la solution, en effet cela ne ferait que « déplacer la perte des espèces, sans y mettre un terme » selon le rapport de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Le remplacement de l’huile de palme par d’autres huiles végétales ne serait pas non plus une solution adéquate, les conséquences pourraient même être plus graves sur les aspects sociaux et environnementaux.

Le problème est que les autres cultures d’huiles végétales requièrent un espace bien plus important allant jusqu’à neuf fois plus de terres nécessaires pour leur culture que pour celle de l’huile de palme pour un production finale identique. Ainsi, le remplacement de cette dernière par d’autres cultures augmenterait significativement la surface terrestre totale utilisée pour la production d’huiles végétales afin de satisfaire la demande mondiale avec ses conséquences néfastes tant pour la biodiversité que pour les populations. Selon le rapport de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, c’est en évitant davantage de déforestation liée à l’huile de palme que l’on obtiendrait, de loin, les plus gros gains pour la biodiversité.

Suite au développement intensif de la culture à l'huile depuis les années 1990 et aux pressions induites sur l'environnement, les producteurs et les transformateurs ont réagi aux controverses et à l'image dégradée de l'huile de palme. Le remplacement de l'huile de palme conventionnelle par une huile durable, certifiée « RSPO », permet de limiter l'impact de la culture sur l'environnement, dans le respect des populations locales et de la biodiversité.

Pour être certifié selon les principes et critères de la RSPO, un producteur doit, entre autre, respecter le fait que les nouvelles plantations n’aient pas remplacé des forêts primaires (écosystème qui n'a jamais connu l'intervention de l'homme). Les critères de la RSPO requièrent également de maintenir voire d’améliorer toute zone reconnue comme « à haute valeur de conservation » mais également les espèces animales et végétales y évoluant et/ou s’y reproduisant.

Dès lors, les entreprises qui souhaitent produire de l’huile de palme se doivent d’être irréprochables. Et leur démarche doit passer par l’huile certifiée.



Rapport de l’IUCN : https://portals.iucn.org/library/node/47754

Pour connaitre les sociétés certifiées : https://www.rspo.org/certification/supply-chain-certificate-holders