Qu'est-ce que les ondes électromagnétiques?

Une onde électromagnétique est le résultat de l'oscillation couplée d'un champ électrique et d'un champ magnétique variables dans le temps. Une onde électromagnétique est susceptible de se propager dans l'air comme dans le vide. Les ondes électromagnétiques sont produites naturellement, comme par exemple l'onde provoquée par la foudre.

Mais, le développement des technologies radiofréquences et applications associées s'est réellement accentué ces dernières années (GSM, Bluetooth, Wifi, GPS, etc.). En vingt ans, la quantité de rayonnements électromagnétiques a été multipliée par dix. Ainsi, aujourd'hui les activités humaines sont susceptibles de faire augmenter l'exposition de la population générale à ces ondes électromagnétiques.


Quelles sont les sources d'exposition aux ondes électromagnétiques?

Les sources d'exposition:
• Classiquement: les téléphones mobiles, WIFI, antennes de télécommunication,
• Les objets connectés : montres connectées, compteurs communicants, capteurs de température, de présence, les voitures autonomes
• Les expositions professionnelles : les mêmes équipements et appareils que la population générale mais certaines activités impliquent une exposition à des niveaux parfois supérieurs aux expositions généralement rencontrées pour le public du fait des équipements ou appareils utilisés (ex: les travaux à proximité d'antennes de télécommunication, l'utilisation de presses "hautes fréquences", l'utilisation de micro-ondes dans l'agro-alimentaire, IRM, diathermie à usage chirurgical, etc.)



Quels sont les risques d'une exposition aux ondes électromagnétiques?

L'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié à plusieurs reprises des rapports d'expertises sur les effets sanitaires potentiels dus à l'usage des radiofréquences. En 2003 et en 2005, ses rapports se concentraient uniquement sur la téléphonie mobile. Mais à partir de 2009, l'Agence a étendu ses expertises à l'ensemble des applications utilisant des radiofréquences.

Les conclusions de l'évaluation des risques publiées en 2013 évoquent des effets sanitaires qui ne sont pas avérés de manière certaine scientifiquement. Mais, l'expertise fait apparaitre une possible augmentation du risque de développer une tumeur cérébrale pour les utilisateurs intensifs de téléphones portables. Egalement, des effets biologiques peuvent être observés, comme les troubles du sommeil, la fertilité mâle chez l'animal ou encore les performances cognitives.

Ainsi, l'Anses recommandait de limiter les expositions aux radiofréquences, notamment en utilisant des kit mains-libres pour passer des appels téléphoniques, en réduisant l'exposition des enfants en incitant à un usage modéré du téléphone mobile, etc.


Le rapport de l’Anses du 27 mars 2018 reconnaissant la réalité des symptômes

Le 27 mars 2018, l'Anses a publié un nouveau rapport consacré cette fois à la question de l'hypersensibilité électromagnétique. En effet, depuis plusieurs décennies, on assiste à une augmentation de personnes souffrant de troubles divers qui pourraient être attribués à des expositions aux champs émis par les appareils électroménagers, les installations électriques et les moyens de communications. On estime actuellement qu'environ 5% de la population serait touchée.

L'agence a reconnu la réalité des douleurs et souffrances exprimées par les personnes se déclarant électro-hypersensibles (maux de tête, troubles du sommeil, de l'attention et de la mémoire, isolement social, etc.). Cependant, elle ne conclut pas à un lien de causalité entre les symptômes décrits et l'exposition aux champs électromagnétiques. En effet, les études de provocation n'ont pas permis de mettre en évidence l'apparition de symptômes spécifiques à l'électro-hypersensibilité pendant ou après une exposition. De plus, aucune donnée scientifique ne permet d'objectiver l'efficacité de zones blanches ou d'immeubles blanchis.

Malgré les incertitudes scientifiques sur l'électro-hypersensibilité, l'Anses recommande de :
• Pérenniser le financement de l'effort de recherche sur les effets sanitaires des radiofréquences,
• Soutenir la mise en place d'infrastructures de recherche adaptées à l'électro-hypersensibilité,
• Améliorer la prise en charge des personnes se déclarant électro-hypersensibles par les acteurs du domaine sanitaire et social,
• Suivre l'exposition du public aux champs électromagnétiques.

Concernant les personnes vulnérables, comme les enfants, l'Anses a réalisé une expertise spécifique relative à l'impact des radiofréquences sur les enfants publiée en 2016. Elle soulignait alors le fait que les enfants pouvaient être plus exposés que les adultes du fait de leurs spécificités morphologiques et anatomiques. Ses conclusions mettaient en évidence une association entre usage intensif du téléphone mobile par des enfants et l'affectation de leur santé mentale (comportements à risque, dépression, etc.) sans toutefois établir une causalité certaine entre ces associations.

Cette reconnaissance de la réalité des symptômes des personnes se déclarant électro-sensibles ainsi que les préconisations de l’Anses en termes de recherche et de prise en charge est une première étape. Il y a fort à penser que la prochaine sera la reconnaissance d’un lien de causalité entre ces symptômes et l’exposition aux ondes électromagnétiques.