Dans le domaine de l’alimentation, un résidu est une substance présente sur ou dans un produit alimentaire, suite à l’application de produits pesticides, biocides ou à l'utilisation de médicaments vétérinaires. La limite maximale de résidus (LMR) est un seuil réglementaire de concentration de résidus des mêmes produits pesticides, biocides ou de médicaments vétérinaires, au-delà duquel la commercialisation d’un produit alimentaire n’est plus autorisée, qu’il s’agisse de denrées destinées à l’alimentation humaine ou à l’alimentation animale.

En réalité, une limite maximale de résidus est fixé pour couple, c’est-à-dire un pesticide et un aliment. Ce qui signifie que lorsqu’un pesticide est couramment utilisé sur un fruit, un légume ou une céréale, la LMR de ce pesticide aura tendance à être élevée pour limiter les risques de dépassement. En effet, il n’existe des LMR que sur tous les aliments bruts mais pas pour les aliments ayant fait l’objet de transformations industrielles. C’est ainsi que si on trouve des LMR pour le raisin, il n’y a rien pour le vin alors que la question est posées depuis des années.

A noter aussi qu’il n’y a pas de LMR pour un mélange de résidus de pesticides contrairement à ce qu’il se passe pour l’eau. Par conséquent, on peut se retrouver face un cocktail de pesticides. D’ailleurs, il n’est pas rare que les agriculteurs préfèrent utiliser une kyrielle de molécules pour éviter de dépasser la LMR pour l’une d’elles. Alors, lorsqu’on dit que les LMR « sont établies de façon à rester bien en deçà des seuils toxicologiques, c’est-à-dire de manière à ce que les quantités de résidus qu’un individu est susceptible de retrouver quotidiennement dans son alimentation ne soient en aucun cas toxiques, à court et à long terme » on ne peut que s’en étonner, d’autant que ce cocktail n’est pas évalué et que se pose la question des perturbateurs endocriniens (pour lesquels il n’y a pas d’effet seuil) ingérés sur le long terme et parfois à des périodes de vulnérabilité pour les individus exposés (femmes enceintes, fœtus, jeunes enfants et adolescents, personnes immunodépressives...).

Depuis le 29 septembre 2017, un règlement n°2017/1777 de la Commission a apporté des modifications règlement (CE) n° 396/2005 du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne les limites maximales applicables aux résidus de pesticides. Cependant ces modifications n’ont pas été constitutives de changements dans le sens de protection de la santé humaine et animale en ce qu’elles n’ont pas tenu compte des paramètres de sécurité sanitaire qu’on a eu à évoquer plus haut.

Un récent rapport de Générations Futures fondé sur les données de la Direction Générale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression de la Fraude (DGCCRF) pour la période 2012-2016 prouve l’insuffisance de la règlementation en ce qu’il démontre que dans la plupart des échantillons de fruits et légumes le seuil des limites maximales de résidus est dépassé.



Références:

. https://www.generations-futures.fr/actualites/residus-de-pesticides-fruits-legumes/

. http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/ALL/?uri=CELEX:32017R1777

. https://www.anses.fr/fr/content/limites-maximales-de-r%C3%A9sidus-ou-lmr-de-m%C3%A9dicament-v%C3%A9t%C3%A9rinaire