Tourisme de masse, dégazage en mer, pêche intensive, naufrages pétroliers ; la dégradation croissante de l’océan résulte d’un ensemble d’activités humaines plus dévastatrices les unes que les autres. Toutefois, une étude publiée le 26 Janvier 2018 dans le journal the Science tend à mettre en évidence la prolifération et l’augmentation significative du nombre de déchets plastiques dans l’océan. Les conséquences de cette pollution sont dramatiques tant sur la faune que sur la flore aquatique. L’étude pointe du doigt un certain nombre de dommages résultant de ces déchets plastiques et notamment la destruction des coraux par ces derniers.

Joleah Lamb, chercheur américain s’est rendu dans la zone du Pacifique entre 2011 et 2014 afin d’étudier de près plus de 125.000 coraux et de constater les dégâts occasionnés par les déchets plastiques. Il est à noter que plus de la moitié des coraux de la planète se situent dans la zone asiatique, l’une des zones les plus polluées dans le monde.

Selon l’étude internationale publiée dans la revue the Science, les déchets polluant les océans multiplient par vingt les risques de pathologies pour les récifs et coraux. En effet, force est de constater que le nombre de déchets plastiques polluant les milieux marins n’a cesser de grimper ces dernières années, alarmant de ce fait plusieurs associations, chercheurs et scientifiques. Certains d’entre eux allant même jusqu’à qualifier les océans de: « dépotoir du monde ». Une estimation datant de 2017 révèle que chaque année plus de dix millions de tonnes de déchets plastiques sont déversées dans l’océan. La faune et la flore des milieux marins sont les premières victimes de cette pollution humaine.

Au regard des populations, les coraux représentent une espèce animale encore très mal connue. Toutefois, ces animaux sont très sensibles au réchauffement climatique, lequel réchauffement résulte de l’activité humaine. Les pathologies les plus recensées sont, la « maladie d’érosion du squelette », la « maladie de la bande blanche » et la « maladie des bandes noires », qui provoquent toutes trois la dégénérescence des tissus des animaux et par conséquent entraine la mort rapide des coraux.

Les récifs coralliens ont une importance fondamentale sur notre environnement. En effet, en plus de former une barrière naturelle limitant l’érosion des bords côtiers, les coraux font partie intégrante des milieux marins et offrent un habitat naturel optimal pour la faune et la flore aux alentours. De plus, peu de personnes ont connaissance des apports médicaux du corail. Les organismes récifaux sont utilisés dans le traitement de certaines pathologies humaines comme certains cancers dont la leucémie, le VIH, des maladies cardio-vasculaires. En outre, pendant longtemps le squelette corallien, du fait de sa nature très proche de nos os, a été utilisé comme matériau pour les greffes osseuses. A titre d’exemple, les scientifiques ont synthétisé un agent anticancéreux efficace contre des tumeurs, en particulier celles des ovaires, dans des espèces d’ascidies des Caraïbes.

Il devient impératif pour les états de prendre conscience des dommages environnementaux et notamment de la pollution des océans par les déchets plastiques. Les coraux sont une espèce animale nécessaire à la fois pour la faune mais aussi pour la flore sous-marine. Plusieurs mesures sont envisageables pour à la fois limiter la production de plastiques et veiller à la sauvegarde des fonds marins, plus particulièrement celle des récifs coralliens. C’est ainsi que le système de consigne tend à revenir à l’ordre du jour au motif que chaque minute, plus d’un million de bouteilles plastiques sont consommées dans le monde, que Le Manta, un navire collecteur de déchets plastiques a été lancé en 2016, qu’une scientifique Federica Bertocchini a récemment mis en lumière les propriétés jusqu’alors ignorées de la larve Galleria mellonella, capable de dégrader naturellement les déchets plastiques.

Toutefois, en dépit des innovations apportées dans la lutte contre la pollution des fonds marins et donc par conséquent de la destruction des coraux parles déchets plastiques, il convient de faire état d’un point essentiel, susceptible de provoquer l’augmentation du nombre de déchets plastiques dans les océans : La Chine première puissance en matière de recyclage des déchets, a décidé depuis le 1er janvier 2018, de ne plus importer de déchets plastiques provenant de l’étranger, générant ainsi une inquiétude mondiale quant aux répercussions environnementales sur la préservation des récifs coralliens et des milieux aquatiques en générale. Certains spécialistes envisagent même de parler de septième continent : le contient des déchets plastiques.