De nos jours, la mine est souvent perçue comme ayant un impact négatif sur l’environnement, malgré le bénéfice que la société peut en attendre à bien d’autres égards. Un environnement mal sein ou mal protégé pourrait par la suite être générateur d’autres conséquences néfastes sur la société, liées à la santé et à la sécurité humaine. Certes l’exploitation d’une mine peut profiter aux populations du point de vue économique et social par une croissance économique et une contribution à la réduction du chômage, mais il ne faut cependant pas qu’on néglige son rôle dans la destruction et la dégradation du milieu environnemental d ans lequel elle est exploitée.Dans un tel cas, c’est ce rôle destructeur qui est pris en compte. C’est ainsi que nous pouvons évoquer la volonté politique française de vouloir s’assurerde la prise en compte, non seulement, des enjeux économiques et sociaux, mais d’abord prioritairement les enjeux environnementaux dans le projet minier que porte la «Montagne d’Or » en Guyane.

Le projet est controversé, ce dernier vise l’exploitation d’un gisement d’or près d’une réserve biologique intégrale. Avec tous ces enjeux que représente le projet, la compagnie minière Montagne d’Or souhaitait contourner la phase du débat public, qui apparait comme une phase très importante dans la procédure d’autorisation d’exploitation, tout en tentant de se limiter à une concertation encadrée par un garant. Cette attitude a suscité de vives réactions de la part de certaines associations de défense de l’environnement, en l’occurrence France Nature Environnement (FNE). Sachant que le débat public a un objectif de protection de l’environnement, cette dernière avait saisi la Commission nationale du débat public (CNDP) pour qu’elle se penche sur ce projet minier avec acuité. L’ONG a estimé que le cout prévisionnel du projet excédait le seuil de 150 millions d’euros qui rend obligatoirement la tenue d’un débat public préalablement à la réalisation du projet. Il relève de la décision de la CNDP que les précisions apportées par la compagnie minière Montagne d’Or confirment que le coût des bâtiments et des infrastructures est supérieur au seuil règlementaire. De surcroit, la commission n’a pas hésité en estimant que les enjeux économiques, sociaux et environnementaux et son impact sur l’environnement du territoire en Guyane sont énormes.

De son côté, le porteur du projet avait parallèlement demandé à la DNDP la désignation seule d’un garant conformément à la nouvelle procédure introduite par la réforme du dialogue environnemental finalisé en avril dernier, il s’agit du décret modifiant les procédures de consultation du public en amont des projets. Cette réforme prévoit la nomination par la CNDP d’un expert chargé de vérifier la bonne tenue de la concertation et le respect des modalités avant l’enquête publique à condition que le montant du projet soit compris entre 10 et 150 millions d’euros. Mais compte tenu des investissements en jeu qui ont été dénoncé par l’association de défense de l’environnement, la commission nationale a jugé irrecevable la demande de la compagnie minière.

Il nous parait aussi important de rappeler que le président Emmanuel Macron n’a pas manqué de se prononcer sur la question de ce projet de mine d’or lors de sa visite en Guyane au mois d’octobre dernier. Malgré une réponse nuancée du président Macron, il ressort de son intervention que son avis est favorable sous certaines conditions liées aux enjeux sociaux et environnementaux. Estimant que le projet peut être bon pour la Guyane, si toutefois il y’a une «charte mine responsable » qui est l’excellence des critères environnementaux, un juste retour pour la Guyane avec un vrai contrôle du projet, une réponse faite à tout ce qui émergera du débat public organisé par la Commission Nationale du Débat public. Le 27 octobre, en conférence de presse, le chef de l’Etat avait précisé que la décision serait prise après le débat public qui aura lieu au premier semestre 2018.

Alors, nous pouvons conclure en disant que le retard dans l’avancement des procédures pour la réalisation d’une exploitation minière se justifie le plus souvent par le fait que cette dernière présente énormément de danger et de risque, non seulement pour l’environnement, mais aussi pour la sécurité et la santé humaine des populations riveraines et pour la biodiversité. Pour ce faire, la lourdeur des procédures est nécessaire pour s’assurer de la suppression ou de la réduction du risque et du danger auxquels l’environnement humain peut s’exposer. C’est donc à juste titre qu’il ait eu toutes ces réactions d’associations de défense de l’environnement autour du dit projet en vue de favoriser la tenue du débat public à l’issue duquel on pourrait déterminer les enjeux réels environnementaux qui découlent ou qui peuvent découler de la réalisation de ce projet minier en Guyane.

Bibliographie:

1) Communiqué des décisions de la CNDP du 6 septembre 2017.

2)https://www.actu-environnement.com/ae/news/montagne-or-guyane-porjet-minier-debat-public-29594.php4.

3) projet minier Montagne d'or en Guyane: vers l'organisation d'un débat public? Article paru le 25/08/2017 accessible sur www.actu-environnement.com

4) le décret du 25 avril 2017 sur les conditions d'application de l'ordonnance du 3 août 2016 reformant les procédures d'information et de participation du public pour l'élaboration de certaines décisions susceptibles d'avoir une incidence sur l'environnement.