Le mouvement Terre de liens, né en 2003, accompagnent les agriculteurs dans leur installation dans des espaces agricoles où la valeur foncière (c’est-à-dire la valeur d'un terrain, souvent calculé en fonction de son potentiel de construction futur) est importante et parfois handicapante.

La Foncière Terre de Liens, crée en 2006 est une entreprise de l’économie sociale et solidaire qui achète des fermes maintenir la présence de terres agricoles et réduire les difficultés d’accès pour les agriculteurs à acquérir des terrains agricoles indispensables dans leur activité. Pour cela, la foncière va acquérir des fermes agricoles en puisant sur son capital provenant de fond de citoyen s’engageant dans cette démarche. Après leur acquisition, la foncière va proposer et signer avec les agriculteurs des baux ruraux environnementaux dont la particularité est d’inclure des clauses contractuelles à nature environnementale (ex : agriculture biologique, zones humides etc.)

Depuis la création de la foncière, près de 139 fermes ont été acquises et loué à 206 agriculteurs par ces baux ruraux.
En juin 2007, le Commissariat général au développement durable (CGDD) a rendu une étude visant à évaluer l’impact de 27 fermes Terre de liens en matière de durabilité. Dans cette étude, ces fermes ont fait l’objet d’un diagnostic agro-environnemental indicateurs relatifs au fonctionnement global des exploitations agricoles.
En comparaison avec un échantillon de fermes conventionnelles et ferme en agriculture biologique par le biais d’un outil de diagnostic agro-environnemental « Dialecte », il est constaté que les engagements environnementaux sont plus forts venant de ces fermes Terre de liens compte tenu de du projet initial de fixer des critères environnementaux pour les locataires de ces fermes que pour les autres fermes.

En effet, les performances environnementales soulignent leur faible impact environnemental.

En matière de pratiques agroécologiques, les fermes Terre de liens se distinguent en autre par la grande diversité des productions végétales (note de 9/10) par rapport aux fermes conventionnelles (7/10) ou les fermes en agriculture biologique (8/10). Par ailleurs, elles consacrent une part importante d’infrastructures agroécologiques sur leur surface totale avec une moyenne de 50% qui s’explique notamment par la part importante de prairies naturelles. Néanmoins, sur la moyenne des tailles de parcelles, les fermes Terre de liens reste encore en deçà des autres fermes avec une taille moyenne de 3ha, soit au moins deux fois moins que les autres types de fermes.

Les performances environnementales montrent également les bons résultats en matière de consommation d’économie tout comme en matière d’économie d’intrants, ces derniers constituant l'ensemble des produits qui ne sont pas naturellement présents dans le sol et qui y sont rajoutés afin d'améliorer le rendement de la culture. Selon l’étude, la consommation d’énergie s’élève à 177 EQF (équivalent litre de fioul par hectare de surface agricole) Le niveau bas des énergies indirectes s’explique par « l’absence d’utilisation d’engrais chimique, mais aussi à la part élevée des prairies conduites de manière extensive. La consommation totale d'énergie par ferme est également beaucoup plus faible ». A côté de cela, l’efficacité énergétique reste cependant moins importante que pour les fermes en agriculture biologique ou les fermes conventionnelles à cause d’une capacité de production moins forte. Par ailleurs, les taux bas des indicateurs sur l’azote et le phosphore concluent à une gestion économe des intrants) du fait qu’elles ne recourent presque pas à l’irrigation (sauf pour les systèmes en maraîchage).

Enfin, en matière de biodiversité, les fermes Terre de liens exercent une faible pression sur le milieu naturel et contribuent à la préservation de la biodiversité sauvage et domestique. Dans le rapport, la note thématique « biodiversité » (reprenant un certain nombre d’indicateurs : la présence d’infrastructures agroécologiques, le maintien de prairies productives peu fertilisées, la localisation dans une zone reconnue d’intérêt biologique comme la classification Natura 2000, l’absence ou la faible utilisation de produits phytosanitaires) est de 51/100, qui s’explique par « la part importante d’infrastructures agroécologiques sur les exploitations et l’absence d’utilisation de produits phytosanitaires… ».

Le rapport conclue ainsi que les fermes Terre de liens sont une satisfaction sur le plan environnemental, illustré par de bonne performance environnementale. Elles "sont à la fois très autonomes et très diversifiées" et "répondent aux objectifs des politiques publiques agricoles en matière de biodiversité et d'eau" tout en contribuant « au maintien des races menacées ou à faibles effectifs ainsi qu’aux variétés population de céréales et de maïs ». Seul bémol, leur capacité de production et productivité qu’il faut améliorer pour donner plus de poids et étendre cette démarche.