Le premier ministre indien, Narendra Modi a été accueilli le samedi 3 juin 2017 par le président Emmanuel Macron. Lors de sa visite Narendra Modi s’est engagé à ce que l’Inde aille au-delà des accords de Paris sur le climat. "Nous sommes pour cet accord de Paris et nous allons continuer à cet égard à travailler au-delà de cet accord pour que les générations à venir reçoivent quelque chose de bien".
Cette annonce fait suite au retrait américain annoncé par Donald Trump le jeudi 1er juin 2017. Le retrait de Trump de l’accord de Paris a été un coup dur pour l’environnement. Le premier ministre indien a expliqué que son pays ne tiendrait pas compte du choix des Etats-Unis de se retirer de ce texte approuvé en 2015.
Au total cinquante pays ont dit qu’ils iraient plus loin que l’accord de Paris lors de la COP 21. Emmanuel Macron a promis qu’il n’autoriserait pas de nouveaux permis d’exploitation de gaz et de pétrole offshore dans les eaux territoriales françaises ni de projets de forages de gaz de schiste en France.

Quelques jours avant, en visite en Russie, le premier ministre indien Narendra Modi avait réitéré l’engagement de son pays à réduire ses émissions polluantes. "Paris ou pas Paris, notre conviction et nos traditions disent que nous ne pouvons pas priver de droits nos générations futures", a-t-il dit, aux côtés de Vladimir Poutine au Forum économique de Saint-Pétersbourg.

En ce qui concerne le président français, Emmanuel Macron a annoncé qu’il se rendrait en Inde pour le premier sommet de l’Alliance mondiale solaire, réaffirmant ainsi la politique commune de lutte pour le climat. Cette initiative a été lancée par Paris et New Delhi dans le cadre de la COP 21 pour favoriser le développement de l’énergie solaire dans les pays en voie de développement. Le président français souhaite élargir cette politique à de nombreux autres pays.
A l’occasion de cette rencontre, les deux dirigeants ont rappelé que le climat et le terrorisme, sont les deux grandes menaces pour l’humanité.

La question environnementale est un élément déterminant des relations internationales, et donc majeur pour l’humanité. De ce fait, le premier ministre indien considère l'accord de Paris comme « le patrimoine commun du monde entier ».

Actuellement troisième pollueur de la planète, derrière la Chine et les Etats-Unis, l’Inde s’est engagée dans un vaste mouvement de transition énergétique. Pourtant, l’Inde a longuement insisté sur son besoin de continuer à brûler des quantités importante de charbon bon marché pour faire face aux nombreuses coupures d’électricité et répondre aux besoins des millions d’habitants qui en sont encore privés.
La Chine et l’Inde ont affirmé toutes les deux qu’elles auront besoin de charbon pendant encore des décennies pour stimuler leur croissance économique.
Pourtant lors du sommet à Paris en 2015, 200 gouvernements avaient promis de passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables. Les investisseurs majeurs avaient promis de réduire leurs investissements dans le charbon.
La récente publication d’un rapport indique que les investisseurs en Chine, et en Inde dominent de plus en plus la propriété des réserves de charbon.
Pour pallier cet inconvénient, le 28 avril dernier, lors d’une conférence organisée par la confédération de l’Industrie Indienne le ministre indien des énergies, Piyush Goyal avait annoncé que toutes les voitures vendues dans le pays devront être électriques en 2030, passé ce délai, aucun véhicule fonctionnant au diesel ou à l’essence ne pourra être vendu. Cette mesure est nécessaire suite aux pics de pollution enregistrés au début de l'année.
Il y a 25 ans, la pollution de l’air était responsable de 730 000 cas de décès prématurés en Inde, or ce chiffre a bondi, jusqu’à 1.1 million l’an dernier.

En Inde la pollution vient aussi des feux agricoles, des usines de briques à proximité des villes. Pourtant, en Chine le nombre de morts s’est stabilisé, des mesures antipollution ont été mises en place depuis 2005, mais ça n’est pas le cas en Inde.

L’Inde est le pays au monde ou la pollution de l’air fait le plus de victimes. Récemment le niveau de pollution était à tel point élevé que des écoles et plusieurs chantiers ont dû être fermés pendant trois jours. L’activité de la plus grande centrale de charbon de la ville avait été suspendue. Ces mesures étaient nécessaires pour faire baisser les pics record de la pollution.

La pollution de l’air est une menace sérieuse pour la santé, les particules fines s’infiltrent dans l’organisme et se logent dans les poumons, ce qui accentue les risques de maladies respiratoires.