Le glyphosate est un désherbant produit par la firme américaine Monsanto. Alors que cette substance fait actuellement l'objet d'un dossier de demande de ré-autorisation par la Commission Européenne, l'Agence Européenne de sécurité des aliments vient d'affirmer que cette substance ne pourrait être considérée de perturbateur endocrinien.

Mais sur quoi l'Efsa base-t-elle son jugement ? Et quelles sont les conséquences à en tirer?

L'Efsa se base sur l'ancienne définition des pertubateurs endocriniens, et non celle votée en juillet dernier au niveau européen. Elle justifie alors ses conclusion en raison d'un niveau de preuve insatisfaisant.

Elle affirme que "sur la toxicologie des mammifères, on a conclu que le glyphosate n'a pas de propriétés perturbatrices endocriniennes en fonction de l'information disponible. Aucune preuve n'a été trouvée dans les études écotoxicologiques qui contredisent cette conclusion".

Si l'Efsa affirme que le glyphosate n'est pas un pertubateur endocrinien, les pays membres vont-ils reconsidérer la demande de ré-autorisation de la substance ? C'est une question que l'on peut se poser.

Le ministère de la transition écologique et solidaire a récemment indiqué que Paris s’opposerait à la proposition de la Commission européenne en raison des incertitudes sur la dangerosité de la substance en question.

Les conclusions de l'Efsa ne risquent pas de changer la donne pour la France qui était déjà consciente du doute quant à la nature et dangerosité du glyphosate. D'autant plus que la ré-autorisation s'étalerait sur dix ans.
Un lobby américain avait d'ailleurs tenté de dissuader la France de ce choix en se basant encore une fois sur le niveau de preuve.

Le retrait du glyphosate reste cependant un sujet polémique car il signifierait une perte de 12% des rendements en céréales (en France par exemple) et ainsi une baisse importante des exportations, alors que ces dernières sont en constante baisse. De plus certains s'inquiètent en affirmant qu'il n'existe aucun équivalent au glyphosate.

Reste à savoir si d'autres pays auparavant favorables se montreront plus méfiants ou s'ils seront conforté de leur choix par les conclusions de l'Efsa.
Le vote est prévu avant fin 2017, c'est-à-dire avant la fin de la ré-autorisation provisoire qui avait été accordée.