L'ONG Générations futures, une association anti pesticides, a fait analyser une trentaine de produits de consommation courante dans le but de rechercher du glyphosate. Elle publie ses résultats jeudi 14 septembre.

Cette molécule est en effet utilisée en agriculture pour désherber et sur les cultures OGM résistantes aux herbicides à base de glyphosate comme le RoundUp. Le résultat est saisissant : des traces de glyphosate ont été retrouvées sur 53,3% des produits testés.

En effet, sur 30 échantillons analysés, 16 contenaient du glyphosate. Les analyses ont porté sur 18 échantillons à base de céréales: huit céréales pour petit-déjeuner, sept pâtes alimentaires, trois autres (petits pains secs, biscottes). Douze échantillons de légumineuses sèches ont aussi été analysés: sept de lentilles, deux de pois chiches, deux de haricots secs, un de pois cassés. Ces produits ont tous été achetés en supermarché.

Certains taux sont assez élevés : jusqu'à 2 microgrammes/kg d'aliment. S'il n'y a pas de quoi déclencher une intoxication aigüe, l'association estime que cela contamine petit à petit le tube digestif, et donc notre organisme.

En juillet dernier, la Commission européenne a proposé le renouvellement pour dix ans de la licence du glyphosate qui expire fin 2017. Le vote sur l'autorisation de cet herbicide controversé pourrait avoir lieu le 5 ou 6 octobre lors d'un comité d'experts.

La France a annoncé fin août qu'elle voterait contre la proposition de la Commission. Elle a une position-clé car une majorité qualifiée (55% des États membres représentant 65% de la population de l'Union) est requise dans ce dossier.

En 2016, la France s’était déjà opposée à un renouvellement d’autorisation, ainsi que Malte, tandis que sept pays s’étaient abstenus, dont l’Allemagne et l’Italie, bloquant la décision. La Commission avait exceptionnellement prolongé l’autorisation pour dix-huit mois, jusqu’à la fin de 2017, dans l’attente de nouveaux avis d’agences européennes.

Depuis, l’Agence européenne chargée des produits chimiques (ECHA) et celle de la sécurité des aliments (EFSA) ont estimé qu’il n’y avait pas de raison de classer cette substance comme cancérogène. Les avis de ces deux agences européennes n’ont toutefois pas mis fin à la controverse scientifique sur la dangerosité de ce produit, classé « cancérogène probable » en mars 2016 par le Centre international de recherche sur le cancer, l’agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) chargée d’inventorier les causes de cancer.